Des centaines de demandeurs d’asile, qui campaient dans des conditions déplorables devant un centre d’hébergement surpeuplé à Ter Apel, dans le nord des Pays-Bas, ont été conduits vers d’autres lieux partout dans le pays, ont indiqué des responsables samedi. Quelques jours auparavant, un bébé de trois mois était décédé près de ce centre.
Aux Pays-Bas, des centaines de demandeurs d’asile qui campaient devant un centre d’hébergement à Ter Apel, dans le nord-est du pays, ont été évacués vendredi 26 août. « Plusieurs centaines de personnes ont été emmenées en bus tard hier soir vers d’autres lieux d’accueil dans le pays », a déclaré, samedi, Leon Veldt, porte-parole de l’Agence néerlandaise des réfugiés (COA). « Nous espérons normaliser lentement la situation à Ter Apel. »
La situation déplorable dans ce centre d’accueil était sous le feu des projecteurs depuis plusieurs jours. La Croix-Rouge et la branche néerlandaise de Médecins sans frontières (MSF) avaient alerté sur l’urgence humanitaire imminente dans ce lieu surchargé d’une capacité de 2000 personnes. À l’extérieur du camp, plus de 700 personnes dormaient, souvent depuis près de trois semaines, dans l’espoir d’obtenir un abri durant l’examen de leur dossier. Selon les journaux néerlandais, des dizaines d’hommes sont toutefois restés sur place vendredi après les évacuations, principalement par crainte de perdre leur place dans la file d’attente.
Des « scènes honteuses”
Jusque-là, ils restaient allongés sur le sol, sous des bâches de fortune, près d’une rangée de toilettes portables sales et sans autre équipement, ont constaté des journalistes présents sur place la semaine dernière. Jeudi, un photographe indépendant, Owen O’Brien, avait publié sur Twitter des photos et des vidéos de sanitaires bouchés et couverts d’excréments.
Il y a « scènes honteuses au centre » de Ter Apel, a admis le Premier ministre néerlandais Mark Rutte, reconnaissant que des erreurs avaient été commises. Face à la situation, MSF s’est, de son côté, déployée dans ce centre, une première dans le pays pour cette organisation qui fournit habituellement une aide médicale dans les zones de guerre.
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Le problème a pris une nouvelle ampleur, mercredi 24 août, à la suite de la mort d’un bébé de trois mois qui vivait dans une salle de sport, située à l’extérieur du centre de Ter Apel. Les causes du décès du nourrisson ne sont pas connues. Une enquête a été ouverte.
Pénurie de logements et de personnel
Le système d’accueil néerlandais est dans la tourmente depuis un an, en raison d’un nombre insuffisant de structures pour héberger les demandeurs d’asile – majoritairement originaires de Syrie, d’Afghanistan et de pays africains – et au manque de personnel à la COA. Quelque 16 000 personnes dont la demande d’asile a été approuvée n’ont ainsi pas de logement et sont contraintes de demeurer dans les centres.
Vendredi soir, le gouvernement néerlandais a annoncé des mesures pour faire face à cette crise. Le pays ne devrait par exemple accepter de faire venir les familles de ceux qui ont obtenu l’asile que lorsque des logements leur auront été trouvés.
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Le gouvernement néerlandais a également promis d’ouvrir davantage de structures d’accueil. Parmi les lieux envisagés figurent un site qui pourrait être mis à disposition par l’armée, un bateau à Arnhem avec 200 lits, et des logements de l’université TU Delft.