« L’univers redoute le temps, mais le temps redoute les pyramides »: Permets-moi de te dédier cette belle assertion tirée du documentaire Son et Lumière. Je voudrais me le permettre pour magnifier ton passage sur cette terre et l’œuvre que tu as accomplie au service de la nation.
De 1984 à 2022, 38 ans que cela fait, le secrétaire général du journal parlé que tu as été, pas un seul jour nous n’avions senti ton absence, depuis que tu as déposé ta valise à la RTg après le CESTI de Dakar.
Pour mémoire, Tessema n’a quitté la salle de rédaction que 2 fois, pour des raisons bien justifiées : son voyage à Ouagadougou, son pèlerinage à la Mecque,
Aussi, pour raison de santé. Lorsque le baobab a eu son pied enflé et les 2 fois qu’il a été hospitalisé au centre Sino guinéen. La faucheuse a finalement mis un trait à ton inexorable parcours, nous rappelant que chaque âme sera un jour dans les cieux. La tienne brillera de la plus belle lumière, et sa splendeur donnera l’éclat que réclame la salle de rédaction qui a vu défiler d’éminents journalistes que tu as côtoyés, reçus ou assistés.
Tu es notre Sphinx Tessema…
Sous ta vigilance, ta dextérité au travail, ton assiduité, ta ponctualité et ta constance au bureau, tous les Rédacteurs en chef, Directeurs et Directeurs généraux, reporters, correspondants et chefs d’éditions ont eu le cœur net par rapport au journal parlé dans sa régularité, malgré quelques moments chauds de l’histoire de notre pays.
J’ai dit « ton bureau » ? Cet espace était simplement une portion de la grande salle de rédaction. Tu es en vérité, celui qui n’a jamais eu un bureau entièrement à part, parmi les responsables d’encadrement et de gestion des affaires à la RTg. Ce n’est pas ce luxe qui était ton souci, mais plutôt le travail.
Doté d’une mémoire d’éléphant, Tessema était la référence de tous les journalistes sur les dates, les noms et les événements qui échappaient aux uns et aux autres pendant la rédaction d’un article à chaud.
Sans toi, comment on aurait trouvé facilement tous les sons dont on a besoin pour le journal de l’an ? 365 jours écoulés, il faut vraiment du talent pour retrouver les éléments à exploiter dans ce grand journal-bilan. Même une semaine écoulée, il n’est pas aisé d’alimenter le magazine du dimanche, si Tessema n’avait pas veillé aux grains.
A la faveur du passage de l’analogique au numérique (l’époque des bandes magnétiques à celle des CD et Clé USB) beaucoup d’entre nous avions eu des soucis pour toi, s’interrogeant comment Tessema va se retrouver dans cette nouvelle technologie ? Mais, c’était mal connaître encore ta capacité de réadaptation. Très vite, tu as servi plus, et encore et encore.
C’est peu de dire que tu laisses un grand vide au Journal Parlé.
Au-delà de ce côté professionnel, tu jouais au grand père pour tous. La bonne humeur, l’humour et les petites provocations collaient à ton nom : chacun, en sa façon te taquinait, soit pour faire rire, soit pour te donner le sourire dans le souci de t’éloigner du stress, dont on était conscient, en mesurant le poids du travail sur ton dos.
Tes épouses sont nombreuses à la rédaction :
La plus belle à tes yeux a été Fanta Sow. Beaucoup ont cherché à la concurrencer mais en vain. Ni Mamadama, ni Ramatoulaye Toure, ni Hawa Keita, ni Marie Louise ou Aya, n’ont pu avoir cette place dans le cœur de Tessema. Ah ! Combien les femmes de la rédaction et de la RTg savaient te rendre heureux…
Tessema, nous n’allons pas te pleurer.
Ton voyage est un enseignement. Celui de nous rendre compte que l’humilité, l’amour du prochain et du travail, la sobriété et le courage sont des vertus à jamais égalées.
Dors bien guerrier !
Mamadouba Soumah Tessema, tu as grand parmi les grands.
Paradis éternel à toi.
La guinée n’oubliera pas tes loyaux services à la Nation.
Par Alpha Kabinet Doumbouya