Tunis (dpa) – Le Bureau de l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel vient d’élaborer une stratégie pour faire face à la crise alimentaire dans la sous-région, comportant un volet immédiat et un second à court et moyen terme. Cette stratégie fait suite à la « détérioration continue » des conditions alimentaires et nutritionnelles due à « l’aggravation de la crise sécuritaire » dans la zone frontalière du Burkina Faso, Mali et Niger, dans les États du Nord-Ouest et du Centre du Nigeria et dans le Nord du Bénin et du Togo.
Dans cette stratégie, la FAO prévoit dans l’immédiat d’appuyer les pays à diversifier les approvisionnements alimentaires et les sources d’importation, de réorienter une partie des ressources financières disponibles pour accroître le soutien aux ménages les plus vulnérables et de développer un mécanisme solide pour l’achat groupé d’engrais. À court et moyen terme, la FAO propose de stimuler le développement des chaînes de valeur de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche, afin de réduire la dépendance de ces pays vis-à-vis des importations alimentaires et d’accroître leur souveraineté alimentaire.
Elle suggère également de renforcer la numérisation de l’agriculture, d’améliorer la valeur ajoutée des produits de l’agriculture et de la pêche, de faciliter l’accès au marché et soutenir la réduction des pertes et gaspillages alimentaires. Sur le plan financier, l’Organisation prévoit d’améliorer la capacité d’absorption des ressources allouées à la réponse aux crises grâce à l’utilisation de mécanismes réglementaires pour la passation de marchés selon les normes de qualité de la FAO. En avril 2022, l’organisation Inter-réseaux a lancé une alerte selon laquelle plus de 27 millions de personnes avaient besoin d’assistance alimentaire et nutritionnelle d’urgence et plus de 38 millions pourraient souffrir de la faim et de la malnutrition pendant la soudure en juin-août.