Pour faire face aux « flux quotidiens d’arrivée » de migrants dans la capitale française, la mairie de Paris veut trouver 1 000 places d’hébergement d’urgence supplémentaires d’ici au printemps. Des aménagements de sites hospitaliers ou de la SCNF sont envisagés.
Mille places d’hébergement d’urgence supplémentaires, c’est ce que la mairie de Paris espère débloquer d’ici au printemps 2023. Dans un contexte de crise sociale et de recrudescence d’arrivée de migrants dans la capitale, l’idée est de les mettre à disposition de l’État et des associations qu’il finance.
La « situation est dramatique dans notre ville » avec une « augmentation très importante du nombre de personnes à la rue », a déclaré à la presse la maire PS Anne Hidalgo, vendredi 2 décembre, lors d’une visite d’un centre d’accueil de jour et d’hébergement d’urgence géré par Emmaüs Solidarité. Situé en plein cœur de Paris, ce centre, qui accueille en moyenne une centaine de personnes par jour, a été racheté en 2019 à Enedis par la mairie, qui compte y installer des logements sociaux.
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Les 1 000 places promises viendront s’ajouter aux 6 300 existantes dans le parc immobilier de la Ville, tandis que l’État offre 20 000 places, 30 000 si l’on inclut les hôtels sociaux, a indiqué l’entourage de l’édile.
L’État interpellé pour mettre à disposition d’autres sites
Environ 600 places ont déjà été identifiées et ouvriront pendant l’hiver après des travaux d’aménagement, a précisé cette même source. Certaines de ces places vont être aménagées dans l’ancien siège de l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP), avenue Victoria en face de l’Hôtel de Ville, où 270 lits devraient être créés.
La mairie demande en outre à l’État de mobiliser d’autres sites hospitaliers ou des locaux de la SNCF, pour faire face aux « flux quotidiens d’arrivée » de migrants dans le cadre d’une « répartition nationale ».
Ces dernières semaines, indique Le Parisien, 1 000 demandes d’hébergement d’urgence par jour sont non pourvues par le Samu Social de Paris. « Une saturation qui s’explique, entre autres, par la disparition de places d’hébergement d’urgence liées à la reprise de l’activité touristique ».
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Anne Hidalgo demande des régularisations de sans papiers
Par ailleurs, lors de sa visite de vendredi, Anne Hidalgo a fustigé l’action du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, en réclamant des « régularisations plutôt que de la chasse aux personnes immigrées ».
Mi-novembre, un campement de près d’un millier d’exilés, essentiellement des Afghans, situé sous le métro aérien du nord de Paris avait été évacué. Mais il s’y trouve de nouveau « 500 ou 600 personnes » et celles-ci « continuent d’arriver », selon l’entourage d’Anne Hidalgo.
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Vendredi, plus de 200 adolescents à la rue et militants associatifs, selon l’association Utopia56, se sont installés dans des tentes face au Conseil d’Etat, sur la place située entre le Louvre et le Palais-Royal, pour réclamer des « solutions d’hébergement » à la « crise humanitaire » en périphérie de Paris.