Les deux pays divergents des frontières terrestres communes de plus de 650 kilomètres.
Tunis (dpa) – Face à la multiplication des conflits entre les éleveurs de bétail et les agriculteurs dans le district de Falaba en Sierra Leone et à Faranah, la préfecture voisine de la frontière avec la Guinée, les deux pays ont mis en place deux postes frontières conjointes pour renforcer « la paix transfrontalière ». Construits avec l’appui de l’ Organisation internationale pour les migrations (OIM), ces postes (police et douane) ont été dotés de motos de patrouille et de radios portables VHF afin de renforcer les capacités de patrouille des acteurs de la gestion des frontières dans la région.
Leur mise en place devrait prévenir les conflits à travers la facilitation de la circulation ordonnée des personnes et des biens à travers la frontière, ainsi que la migration liée à la transhumance.
« Construire la paix transfrontalière »
L’appui de l’OIM fait partie du projet « Construire la paix transfrontalière et renforcer les moyens de subsistance durables des éleveurs de bétail et des agriculteurs en Sierra Leone et en Guinée », financé par le Fonds des Nations unies pour la consolidation de la paix (PBF).
Ce projet « permettra aux communautés du district de Falaba et de la préfecture de Faranah de bénéficier d’une meilleure réglementation des mouvements transfrontaliers afin de promouvoir la coexistence pacifique entre les éleveurs et les agriculteurs », a déclaré le ministre de l’Intérieur de la Sierra Leone, David Panda Noé. Le ministre a ajouté que le projet en question a pour objectif de renforcer les mécanismes de dialogue entre la Guinée et la Sierra Leone, et de promouvoir la coopération transfrontalière.
Impact du changement climatique
En Afrique de l’Ouest, le changement climatique a introduit des variations météorologiques qui ont un impact sur les schémas traditionnels de transhumance et ont exercé une pression supplémentaire sur les récoltes. Les mouvements de bétail induits par le changement climatique accentuent de plus en plus les tensions entre les communautés. Selon l’OIM, les conflits liés à la transhumance, entre les éleveurs de bétail et les agriculteurs, se sont multipliés ces dernières années et ces derniers mois à Falaba et à Faranah.
En effet, pendant la saison sèche, des bovins traversent la frontière des deux côtés, s’égarant dans les terres agricoles à la recherche de et d’eau. Lorsque le bétail pâture dans les terres agricoles cultivées ou détruit les cultures, des tensions surgissent et peuvent déboucher sur des affrontements et des cas de représailles impliquant par exemple le vol ou la mort du bétail.