Tunis (dpa) – Un fer à repasser rechargeable et doté d’une autonomie de deux heures, voilà le pari réussi d’Elie Baraka Safari, un jeune entrepreneur congolais. Baptisé Aron, ce fer à repasser se propose de s’adapter au contexte énergétique de la République démocratique du Congo (RDC) où les délestages électriques sont récurrents. Moins de 10 pour cent de la population congolaise a aujourd’hui accès à l’électricité, ce qui fait de la RDC le pays africain qui compte le plus grand nombre de personnes privés d’énergie électrique, après le Nigeria, selon l’Agence internationale de l’énergie (IEA).
D’après Elie qui dirige aujourd’hui Amini, une start-up spécialisée en électronique, Aron se veut une alternative aux appareils fonctionnant au charbon qui demeurent très utilisés par la population locale. « Muni d’une batterie interne lithium qui est réputée pour sa capacité à emmagasiner une importante quantité d’énergie, notre fer à repasser se propose de limiter le recours aux appareils utilisant l’énergie fossile et de lutter ainsi contre le réchauffement climatique », explique le Congolais de 25 ans, dans un entretien accordé à la dpa.
À en croire le jeune homme, l’idée de mettre au point cette invention lui est venue alors qu’il devait repasser une chemise avec un fer à repasser en fonte. « Il est difficile d’imaginer ce que ce processus implique. Il faut se salir les mains en touchant les braises, les allumer, souffler dessus puis les mettre dans le fer et repasser, en veillant à ne pas renverser les cendres sur soi. C’est à ce moment-là que j’ai commencé à réfléchir sur un appareil qui serait rechargeable », témoigne-t-il.
Pour Elie qui a poursuivi un cursus de deux ans en informatique dans une université en Ouganda, la fabrication de ce fer à repasser n’a pas été une tâche aisée dans la mesure où il s’est heurté à des difficultés liés à l’approvisionnement en matière première outre le fait qu’il a dû s’endetter auprès de ses amis. « Ma priorité actuellement est d’établir une mini-industrie de production d’appareils électroniques comme les électroménagers, à Goma et ainsi d’accroître aussi bien la production que le personnel. Cela va nous permettre de disposer d’une chaîne d’approvisionnement, de production et de distribution », confie Elie.