Un jeune Soudanais qui a survécu au drame de Melilla du 24 juin dernier a demandé l’asile auprès de l’ambassade d’Espagne au Maroc, ont déclaré, mercredi, ses avocats. Selon eux, le jeune homme « réunit tous les critères légaux pour que l’Espagne lui accorde l’asile ». Ils espèrent créer une voie d’entrée dans le pays pour des personnes dont la situation est similaire.
L’objectif est d’ouvrir une voie vers l’obtention de l’asile en Espagne. Un jeune Soudanais, survivant du drame du 24 juin dernier qui avait fait au moins 23 morts, a déposé une demande d’asile à l’ambassade d’Espagne, à Rabat, au Maroc, ont indiqué ses avocats mercredi 14 décembre.
Ni le ministère espagnol de l’Intérieur, ni celui des Affaires étrangères, n’ont confirmé la réception de cette demande, invoquant le droit au respect de la vie privée.
L’objectif est que ce jeune homme, « qui réunit tous les critères légaux pour que l’Espagne lui accorde l’asile, ait accès à la procédure de protection internationale et soit transféré en Espagne de manière immédiate et sûre, étant donné le risque qui pèse sur sa vie », a expliqué l’un des conseils, Arsenio G. Cores, dans un communiqué, comparant la procédure d’asile en Espagne à une « course d’obstacles ».
Ce Soudanais de 24 ans, contraint de fuir son pays en conflit, est arrivé au Maroc après quatre années de voyage itinérant durant lesquelles il a subi des « traitements inhumains ». Il vit dans la rue au Maroc depuis près de six mois. Pour les migrants dans la même situation que lui, demander l’asile depuis le Maroc est quasiment impossible. Ses avocats espèrent que leur démarche « serve pour ouvrir la voie de manière effective ».
Accusation de « tuerie de masse »
Le 24 juin dernier, le jeune homme avait tenté, comme près de 2 000 clandestins, pour la plupart soudanais, de pénétrer dans l’enclave espagnole de Melilla, située sur la côte nord du Maroc. Selon ses avocats, au cours de cette tentative, il a été « frappé par les forces de sécurité marocaines et déplacé de force à plus de 600 kilomètres de la frontière ».
Ce jour-là, au moins 23 migrants sont morts aux portes de Melilla, soit le bilan humain le plus lourd jamais enregistré à cette frontière, dénoncé par plusieurs ONG dont Amnesty International. Cette dernière a qualifié mardi l’épisode de « tuerie de masse » et a accusé Madrid et Rabat de cacher la vérité.
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Comme Amnesty, des experts indépendants nommés par le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU ont remis en question la version officielle des faits, évoquant eux aussi un bilan d’au moins 37 morts. L’ONU a aussi dénoncé le manque de responsabilités concrètes établies, aussi bien en Espagne qu’au Maroc.