Une embarcation de migrants a fait naufrage, dimanche, au large des côtes nord-africaines alors qu’elle se dirigeait vers l’île italienne de Lampedusa. Quarante trois personnes se trouvaient à bord du bateau qui a été secouru par des garde-côtes italiens mais une enfant de deux ans est décédée à l’hôpital quelques heures après le naufrage.
Les drames n’en finissent pas en Méditerranée. Un petit peu plus d’un mois après la mort d’un nourrisson de deux mois retrouvé dans un bateau à son arrivé à Lampedusa, un nouvel enfant est décédé en tentant de rejoindre l’Europe par la mer. Une petite fille de 2 ans est morte, dimanche 18 décembre, quelques heures après avoir été secourue en mer par des garde-côtes italiens.
L’enfant se trouvait sur un bateau avec sa mère et 43 autres personnes. L’embarcation était partie de Sfax, en Tunisie, et se trouvait à 10 miles nautiques de l’île italienne de Lampedusa lorsqu’elle s’est retournée. Les raisons qui ont causé cet accident sont inconnues.
Deux des enfants qui se trouvaient à bord de l’embarcation ont été retrouvés souffrant du syndrome de la noyade. Ils ont tous deux été pris en charge par des médecins à bord du navire des garde-côtes. L’un des deux a été réanimé mais la petite fille de deux ans n’a pas pu être sauvée.
À leur arrivée à Lampedusa, certains des 43 rescapés souffraient de blessures et de brûlures. Ils ont été hospitalisés dans une clinique de l’île pour y être soignés. Les personnes ont indiqué avoir payé 2 500 dinars pour effectuer la traversée, a rapporté le média italien La Sicilia.
Des arrivées alimentées par la crise économique
L’île de Lampedusa est en première ligne face aux arrivées de bateaux de migrants partis des côtes nord-africaines, en Tunisie ou en Libye. L’Italie a constaté cette année une forte augmentation des entrées sur son territoire par la mer, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, avec 88 100 personnes arrivées sur ses côtes depuis le 1er janvier contre respectivement près de 56 000 et 30 400 sur la même période de 2021 et 2020, années de la crise sanitaire.
À la mi-novembre, le maire de Lampedusa, Filippo Mannino, a écrit à la nouvelle Première ministre italienne d’extrême-droite Giorgia Meloni pour demander une réunion d’urgence. « Je ne cesse de recevoir des appels de la police pour m’informer de la présence de cadavres. J’ai l’impression d’assister à un bulletin de guerre et ce qui m’inquiète, c’est que cela devient quotidien, dans l’indifférence de l’Europe », a-t-il dit, se plaignant d’une aide financière insuffisante pour assumer de porter assistance aux migrants dans ces conditions.
La hausse des arrivées sur l’île est notamment provoquée par la crise économique liée, au Covid-19 et à la guerre en Ukraine, qui touche très durement la Tunisie et l’Égypte. Les Égyptiens sont désormais la deuxième nationalité de migrants à arriver sur l’île derrière les Bangladais, selon les chiffres du ministère italien de l’Intérieur. Ils sont aujourd’hui presque trois fois plus nombreux à atteindre Lampedusa qu’il y a un an.
Ces jeunes Égyptiens et Tunisiens qui cherchent à rejoindre l’Union européenne pour y trouver des opportunités d’emploi se mêlent aux Subsahariens qui fuient également ces pays sans débouchés, après être souvent passés par la Libye et y avoir endurer de graves mauvais traitements.
Des ports d’arrivée de plus en plus éloignés
Parallèlement au naufrage à proximité de Lampedusa, les navires humanitaires Sea Eye 4, de l’ONG Sea-Eye, et Life Support, de l’ONG Emergency, ont été autorisés, dimanche, à débarquer les quelque 60 et 70 migrants respectivement à leur bord dans le port de Livourne. C’est la première fois que cette ville côtière, proche de Pise et située à plus de 300 km au nord de Rome est désignée comme port d’arrivée sûr.
Certains observateurs y voient une volonté du gouvernement de Giorgia Meloni de décourager les navires humanitaires en leur imposant des trajets de plus en plus longs vers le port d’arrivée avec des rescapés à bord.
Quelques jours auparavant, les autorités italiennes avaient désigné le port de Gioia Tauro pour le navire humanitaires Rise Above de l’ONG Mission Lifeline. Ce port de Calabre est, lui aussi, loin d’être le port le proche pour les navires arrivant en Italie après un sauvetage en Méditerranée centrale.
Avec infomigrants