Tunis (dpa) – Le projet intitulé « Soutenir la coopération transfrontalière pour accroître la résilience communautaire et la cohésion sociale en Gambie et au Sénégal », lancé récemment par deux agences onusiennes spécialisées, vise à s’attaquer aux causes de l’instabilité et des conflits parmi les communautés le long des frontières communes de ces deux pays ouest-africains. Initié par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), ce projet est financé à hauteur de 3,8 millions de dollars par le Fonds pour la consolidation de la paix (PBF) de l’Organisation des Nations unies (ONU).
Le projet, dont les activités seront mises en œuvre jusqu’en décembre 2023 dans neuf communautés à travers quatre principales zones transfrontalières, sera exécuté en collaboration avec les ministères de l’Environnement et de l’Intérieur des deux pays, ainsi qu’avec les partenaires au niveau communautaire.
Il s’articule autour de trois objectifs, à savoir : le renforcement de la confiance et l’engagement entre les communautés et les autorités chargées de la gestion des frontières pour une meilleure gestion des frontières, l’amélioration de la gestion transfrontalière des ressources naturelles grâce à une approche participative communautaire, et le renforcement de la résilience communautaire à travers un dialogue inclusif et des moyens de subsistance écologiques, a-t-on ajouté.
Stratégies résilientes au changement climatique
Les activités prévues comprennent, a-t-on poursuivi, le renforcement des capacités et des infrastructures des autorités chargées de la gestion des frontières, l’engagement communautaire transfrontalier, l’identification conjointe de solutions à la déforestation et l’introduction de stratégies résilientes au changement climatique pour des moyens de subsistance diversifiés. « Nous espérons que la mise en œuvre du projet contribuera à réduire les effets de la criminalité transfrontalière au sein des communautés locales, centrée sur la déforestation incontrôlée au détriment de l’agriculture et de l’élevage », a déclaré un responsable sénégalais, cité par l’OIM.
En 2021, une évaluation conjointe rapide des Nations unies a permis d’identifier un certain nombre de défis majeurs le long de la frontière poreuse de 749 kilomètres entre la Gambie et le Sénégal, notamment le trafic de migrants, la traite des personnes et les pratiques naissantes en matière de gestion des frontières, a-t-on rappelé. Des défis liés à l’environnement ont également été soulignés, avec des communautés touchées par le changement climatique, la déforestation, l’exploitation forestière illégale et la mauvaise gestion des ressources naturelles, entre autres.