Cinq migrants originaires d’Afrique subsaharienne sont morts dans le naufrage de leur bateau, a indiqué, samedi, le porte-parole du Parquet de Sfax. Une vingtaine de personnes ont pu être secourues, mais 5 exilés sont toujours portés disparus. Une trentaine de personnes au total se trouvaient sur le bateau et cherchaient à rallier clandestinement l’Europe.
Cinq migrants originaires d’Afrique subsaharienne sont morts dans le naufrage de leur embarcation alors qu’ils cherchaient à se rendre clandestinement en Europe, a indiqué, samedi 7 janvier, à l’AFP, le porte-parole du Parquet de Sfax. Cinq personnes sont toujours portées disparues malgré des opérations de ratissage des lieux pour tenter de retrouver des survivants.
Selon le procureur du tribunal de première instance de Sfax, Faouzi Masmoudi, une vingtaine d’autres migrants ont pu être secourus par les garde-côtes tunisiens après le naufrage du bateau, au large de Sfax.
Au total, une trentaine de migrants, hommes et femmes, âgés en moyenne de 25 ans et tous originaires de pays d’Afrique subsaharienne, se trouvaient à bord du bateau avant le naufrage, a-t-il encore indiqué, précisant que le point de départ du bateau n’avait pas encore été établi.
Des arrivées toujours plus nombreuses en Italie
La Tunisie est un pays de départ pour de nombreux migrants subsahariens comme tunisiens, désireux de gagner l’Union européenne. Par endroit, le pays ne se situe qu’à 200km des côtes italiennes. L’île de Lampedusa, à peine à une centaine de kilomètres, en est l’une des portes d’entrées principales.
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Dans la nuit du 21 au 22 décembre, 109 personnes réparties dans trois embarcations ont débarqué sur les côtes de l’île italienne. Un de ces bateaux, parti de Sfax, avait fait naufrage peu avant l’arrivée des secours, mais tous les passagers – originaires du Cameroun, de la Côte d’Ivoire, de la Guinée, du Mali et de la Sierra Leone – avaient été retrouvés en bonne santé. Ils avaient été transférés dans le hotspot de l’île, qui compte 1 304 occupants pour une capacité de 400 personnes. Depuis le début de l’année, 100 985 migrants au total ont débarqué sur les côtes italiennes.
Selon les dernières statistiques officielles, plus de 22 500 migrants ont été interceptés ou secourus au large des côtes tunisiennes sur les dix premiers mois de 2022, dont environ 11 000 étaient originaires d’Afrique subsaharienne.
De nombreuses victimes
Les autorités tunisiennes peinent parfois à intercepter ou à secourir les migrants en raison, disent-elles, d’un manque de moyens. Les exilés, eux, sont de plus en plus nombreux à quitter la Tunisie, touchée de plein fouet par la crise économique et où ils ne trouvent plus de travail.
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Il n’est pas rare que les tentatives de traversées se soldent par des drames. Le 26 décembre 2022, les autorités tunisiennes ont retrouvé quatre corps sur l’archipel de Kerkennah. Une femme enceinte faisait partie des victimes.
Plus de 20 000 personnes ont péri ou disparu depuis 2014 en tentant la traversée de la Méditerranée au départ de l’Afrique du Nord, selon l’Organisation internationale des migrations (OIM).
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