Sur le frontispice du bâtiment dédié au procès, il y a 3 mots reliés par deux traits d’union que j’aime beaucoup : neutralité – indépendance – impartialité. Il y a également les armoiries de la Guinée et la représentation d’une balance aux plateaux parfaitement équilibrés, symbolisant la justice, le temple de Thémis (ou la loi divine, dans la Grèce antique, devenue tout simplement Justitia chez les Romains). Sous la balance il y a une phrase latine en 4 mots : Dura lex sed lex (la loi est dure mais c’est la loi). Autrement dit, nul n’est au-dessus de la loi, et la loi est une main de fer dans un gant de velours…
Quand le colonel Bienvenu Lama a été été cité comme suspect par un des accusés, il a été immédiatement mis aux arrêts et inculpé. Après avoir statué sur son cas, la Cour d’appel a annulé l’inculpation mais il a été maintenu en détention suite à un pourvoi en cassation. Je m’empresse de dire que ce genre de procédure est normal et régulier, donc je n’approuve ni ne désapprouve. Ce n’est pas mon rôle, la justice suit son cours, j’espère bien.
Par contre, aucune suite n’est encore donnée à la demande des avocats de la défense du principal accusé : la comparution du président de la junte et du président de la République qui ont succédé à ce principal accusé à la tête du pays en janvier 2010 et en novembre 2010.
Dès lors, mon amour pour les symboles et les mots figurant sur l’enseigne du frontispice du tribunal s’est quelque peu refroidi.
Est-ce que – pour paraphraser La Ferme des animaux, de George Orwell – « tous les hommes sont égaux, mais certains sont plus égaux que d’autres ? »
Par Albassirou Diallo (Elbechir)