En Espagne, la police a annoncé avoir démantelé un vaste réseau de trafic de tabac qui exploitait des réfugiés ukrainiens. Dans des usines situées à Séville, Valence et Logrono, les enquêteurs ont saisi près de 3,5 millions de paquets de cigarettes.
Selon les forces de police espagnoles, les trafiquants faisaient travailler des Ukrainiens arrivés dans le pays juste après le début de l’invasion russe. Certains étaient venus de manière irrégulière quand d’autres avaient formulé des demandes d’asile.
Ces réfugiés étaient installés dans des préfabriqués desquels ils avaient interdiction de sortir pour ne pas attirer l’attention. Soumis à des horaires intenses, ils étaient employés à la fabrication de centaines de milliers de paquets de cigarettes par jour. Le réseau utilisait des machines très sophistiquées et alimentait toute l’Espagne en plus de quelques pays voisins.
Des mafias du tabac
En tout, ce sont 27 personnes qui ont été arrêtées et l’équivalent de 37 millions et demi d’euros saisis avec l’aide de la police européenne, Europol. Selon les informations du quotidien El Mundo, ce réseau faisait également venir ses marchandises de l’étranger par voies maritimes, et ce, sans payer aucune taxe.
Quant à son chef, d’après la garde civile espagnole, il menait « une vie de luxe » dans une station touristique huppée du sud du pays.
En décembre dernier, la Guardia civil avait déjà procédé à un coup de filet similaire, et arrêté 16 personnes : quelque 4,5 millions de cartouches de cigarettes et 31 tonnes de feuilles de tabac avaient été confisquées. Ces saisies sont fréquentes en Espagne où sévissent des mafias utilisant des clandestins souvent originaires d’Europe de l’Est, dont l’Ukraine.