La Guinée est sur le chemin interdit de la démocratie, le sentier périlleux de la déperdition. La dictature renais de ses cendres malgré les sacrifices consentis. Le peuple de Guinée sous la houlette du FNDC a combattu et vaincu la dictature du régime du Professeur Alpha Condé. Le coup d’État tire sa légitimité sur l’exaspération du peuple de Guinée et son expression de désapprobation des actions antidémocratique du régime déchu. Malheureusement, les mêmes attitudes refait surface. Semble t-il l’histoire récente ne dit pasgrand-chose maîtres actuels, il ne tirent aucun enseignement du passé malgré qu’ils le font mention dans les discours officiels. Noussommes au regret de constater aujourd’hui, comme hier l‘interdictionde toute forme de manifestations, l’arrestation et l’incarcération des activistes et des acteurs politiques. Alors, l’interrogation la plus légitime est celle de savoir si le régime du Colonel Président n’est pas une suite logique de celui du Président Alpha Condé. A rappeler, l’ancien régime a asphyxié le peuple de Guinée au point qu’il soitcontraint d’applaudir le coup d’État qui pourtant est à la fois illégal et antidémocratique. A cet effet, l’arrivée du Colonel Doumbouya et son CNRD a suscité ferveur et enthousiasme. Le premier discourssur les réseaux sociaux et la parade dans les rues de Conakry ont charmé l’opinion publique et redonné de l’espoir à une partieimportante de la population Guinée. A date, les actes et gestes desmilitaires au pouvoir il y a plus d’année ne corroborent plus avec le discours de prise de pouvoir. Pour des raisons non élucidées, ils tiennent le pays d’une main de fer. Tout laisse croire qu’ils veulent garder le pouvoir aussi longtemps que possible contre la volonté du peuple. Les activistes et les opposants politiques qui ne se sont pas ralliés sont contraints au silence ou à l’exil. Les libertés de réunion et d’expression sont réduites, toutes les voix dissonantes sontéteintes. Pourtant, nul besoin de rappeler que réclamer un chronogramme réaliste et réalisable ne constitue ni un délit encoremoins un attentat contre sécurité publique. A l’égard de cette situation, la confiance est déjà volatilisée et l’espoir semble être perdu. Il faut noter, cette manière de gérer est la pure génétique congénitale de l’ancien régime dont vous n’êtes pas totalement dissociés en tant qu’officiers de l’armée. Il est sans équivoque, l’attitude de cette nature n’est profitable ni à un pouvoir légalement etabli encore moins à un pouvoir usurpé. Le plus grand défaut du pouvoir reste l‘obstination, la fermeté, le culte de soi, car l’évidence est que la terreur est temporaire.
D’ailleurs, plus vous terrorisez le peuple, plus vous le radicalisez. C’est pourquoi on dit souvent: << Si les émotions réprimées ne sont pas exprimées de manière non violente, elles prendront la forme la plus violente >>.
Donc, vous avez encore du temps, vous pouvez encore rectifier le tir, corriger les failles puis vous racheter. Certes, le peuple est très patient mais ses réactions sont souvent spontanées et inopinées, à vous d’anticiper avant qu’elles ne vous surprennent.
Boubacar Pelly BAH
Activiste de la société civile guinéenne