Jugé pour sa participation présumée au massacre du 28 septembre perpétré au stade du même nom en 2009, le Commandant Marcel Guilavogui qui rejette en bloc et de façon cohérente sa participation à ce massacre, fait l’objet de plusieurs dénonciations.
Certaines langues révèlent que le mis en cause, possédant à l’époque plusieurs crocodiles chez lui, nourrissait ces bêtes de la chair humaine, dans une cité où il aurait délibérément expulsé des familles pour y habiter.
Dans une interview exclusive à Depecheguinee, le Commandant Marcel Guilavogui parle de ses crocodiles et son déménagement dans la Cité Panival au Camp Alpha Yaya DIallo.
Entretien !
Depecheguine : On nous apprend que vous possédiez plus de 30 crocodiles chez vous dans la Cité Panival. Le confirmez-vous ?
Commandant Marcel Guilavogui : Je n’avais pas trente crocodiles. J’avais plus ou moins six à sept crocodiles, dont trois adultes et des petits qui étaient dans un bassin que j’avais aménagé pour eux. Ces crocodiles adultes même mangeaient des petits crocodiles quand ils avaient faim parfois.
C’est seulement les crocodiles que vous éleviez chez vous ?
Non, j’avais d’autres animaux que j’élevais. J’avais au moins quinze chimpanzés, une tortue géante, des pythons, etc. Je suis un amoureux des animaux.
Comment vous vous êtes procuré tous ces animaux ?
Au camp Alpha Yaya, les gens savaient mon amour pour les animaux donc on me les envoyait à chaque fois et je payais.
Comment nourrissiez-vous vos crocodiles ?
Mes crocodiles étaient nourris de poissons et de la viande de bœufs.
Une de vos voisines vous accuse, que vous nourrissiez vos crocodiles de la chair humaine des personnes qui décédaient de tortures au camp ?
Mais c’est méchant ! Le Guinéen est méchant. Comment pourrais-je faire une telle chose au camp devant tout le monde, donner de la chair humaine à mes crocodiles ? Comment pourrais-je faire ça devant toutes les autorités ? Le Guinéen est méchant vraiment. Ils sont en train de payer les gens pour raconter n’importe quoi sur moi. Les soldats qui payaient la viande pour les crocodiles sont là, vous pouvez leur demander. Je vous dis que c’est le même montage qui continue.
On vous accuse également d’avoir délogé deux familles à la Cité Panival après la prise du pouvoir par le CNDD, pour vous y installer…
Pur mensonge. Quand j’ai quitté Koloma près des rails, après un préavis, je travaillais au Camp Alpha Yaya comme Secrétaire de l’officier de garnison, sans grade. Quand je suis venu, j’ai posé le problème à mes chefs, ils m’ont dit comme tu as ta petite famille, il y a une chambre ici il faut déménager là-bas en attendant avant qu’on ne te trouve une maison. Je suis resté dans cette chambre en créant un petit cabaret à côté, c’est là-bas je résidais jusqu’à la prise du pouvoir. Après la prise du pouvoir, la représentante des femmes militaires au camp avait déjà perdu son mari. C’est ainsi qu’elle a décidé de partir dans sa maison que le général Conté avait construite pour elle. Il y avait un autre lieu qui était vide aussi, Quand j’ai commencé à aménager la maison, Thiegboro est venu me dire que c’est lui qui doit être là-bas. J’ai pas voulu le discuter par ce que moi je ne discute pas avec les anciens. C’est cette dame qui m’avait dit de venir aménager là où elle était par ce qu’elle voulait aller dans sa maison. C’est est ainsi que j’ai informé l’officier de casernement, parce que tu ne peux pas déménager dans un camp sans l’avis de l’officier de casernement. Voilà comment j’ai acquis un logement à la Cité Panival.
Que sont devenus vos animaux ?
Quand on m’a arrêté, mes parents ne pouvaient pas s’occuper de mes animaux, par ce qu’il fallait un moyen pour les entretenir. Donc, finalement ils les ont mangés.
Interwiew réalisée par
Abdoul Latif Diallo
Journaliste d’investigation
(depecheguinee)