Ce jeudi, le FNDC entend mettre encore à rude épreuve notre processus de retour à l’ordre constitutionnel. Que pourrait se cacher derrière cette énième défiance du peuple qu’on habille des oripeaux de la démocratie mais qui accouche d’une lutte portée par le syndrome du «moi ou le chaos»?
N’a-t-on pas dit que la lutte de FNDC était pour défendre la constitution contre toutes les modifications du nombre de mandats ? Au moment de mettre une constitution solide et ou adaptée au cas Guinée, pourquoi contribuer au retard du chronogramme par les manifestations intempestives ?
La lutte a été servie au peuple comme celle de la démocratie, de la justice et de la bonne gouvernance. Plus le temps passe, plus l’équivoque se lève. L’objectif est ailleurs, celui de porter au perchoir au péril de toutes les valeurs un candidat choisit. La lutte ne s’arrêtera que lorsque cette cause sera obtenue. C’est un combat de triomphalisme personnel et non pas le triomphe du peuple sur les maux qui gangrènent sa société.
Puisqu’on a les mémoires courtes, rafraichissons-les un peu.
Avant le 05 septembre, quelle résistance avions-nous à opposer à la tyrannie d’Alpha CONDE ? Le peuple était essoufflé, les sièges de parti politique cadenassés, et les cadres embastillés, pour ne pas subir, les plus rusés confiaient leurs langues au chat. Le mandat à vie était consommé, il ne restait plus qu’un miracle inattendu d’un 05 septembre pour redonner souffle et espoir au peuple.
Le Col Mamadi DOUMBOUYA, arrivé en sauveur et soucieux de répondre aux aspirations profondes du pays, a tout de suite promis de redonner au peuple son pouvoir à travers des élections libres et transparentes de la base à la magistrature suprême.
Entouré par une dynamique équipe gouvernementale avec à la tête le premier ministre Dr GOUMOU soucieux de la mise en œuvre de sa politique de refondation, il a mis en place des tribunaux spéciaux pour que ceux qui ont pillé le pays de ses substances et ont tué ses fils répondent de leur forfaiture, a relancé et financé les projets d’infrastructures. En si peu de temps, les résultats sautent aux yeux, les fruits ont tenu la promesse des fleurs : Des dizaines de milliards de nos francs recouverts comme caution au près des prévaricateurs de nos deniers et versés à la banque centrale, le procès du 28 septembre suit son cours normal, le réseau routier est entrain de connaitre une réhabilitation et une extension fulgurante, des logements sociaux ça et là, la mobilisation des fonds pour le recensement général de la population dont 60 % sur le BND. Le fichier d’état civil qui en découlera aidera à obtenir un fichier électoral fiable et sincère, vecteur d’élections apaisées et incontestées, la maitrise de l’inflation en dépit de la récession économique mondiale etc
Plus loin, le colonel s’est mis d’accord avec la CEDEAO, en tenant compte du résultat des assises Nationales, sur un chronogramme de 24 mois de transition non renouvelable qu’il s’engage à ne pas excéder même d’un jour.
Cependant, les géniteurs du deal, fidèles à leur pacte avec le diable ne sont satisfaits en rien, c’est claire désormais, le FNDC complote contre le peuple en utilisant le peuple. Il ne lutte pas contre les mauvaises pratiques, il lutte contre les hommes, il ne lutte pas pour la démocratie, il lutte pour l’autocratie. Imposé à sang et à feu, le candidat parrainé, voilà le vrai visage de la lutte. Sinon, comment comprendre qu’à cette phase de l’exécution du chronogramme, qu’on appelle à une manifestation?
Tous nos compatriotes d’ici ou d’ailleurs, épris de paix, de justice, de développement, soucieux de la réussite de cette transition devraient se donner la main pour barrer la route a cette imposture. Abraham LINCOLN l’affirmait «On peut tromper une partie du peuple tout le temps et tout le peuple une partie du temps, mais on ne peut tromper tout le peuple tout le temps». Le peuple de Guinée restera fidèle à sa glorieuse histoire, il restera uni comme un seul homme contre toute entreprise de confiscation de sa souveraineté et de sa dignité.
Aidons le colonel à aider la Guinée, le seul combat qui vaille.
CHARLES KERO ZOUMANIGUI
ÉDITORIALISTE CONSULTANT EN COMMUNICATION POLITIQUE