Comme tous les weekends, les enfants jouent au football sur le terrain de proximité de Sanfil situé entre la direction générale des pensions militaires et des anciens combattants et le camp Samory Touré, sur la corniche sud de Kaloum.
Hier, dimanche 19 février, la balle, tirée au cours du jeu, passe par-dessus la grille d’enceinte et se retrouve à la surface de la mer à marée haute. Quelques enfants y plongent spontanément pour la récupérer. Deux d’entre eux se noient et disparaissent dans le flot.
Tous les efforts pour les retrouver dans la masse liquide en mouvement restent vains et infructueux, toute la journée. La mer se retire peu à peu, emportant les enfants engloutis.
Ce matin, vers 7h, le flux marin ramène les deux corps inanimés. Les gens, alertés dans les quartiers à l’entour, affluent sur les lieux. Beaucoup de femmes de Coronthie, où vivent les parents, sont en pleurs.
La brigade de gendarmerie située tout près y dépêche des agents. Les deux corps sont enlevés, enveloppés dans une natte, et emmenés le long du rivage à la dépendance du poste de gendarmerie située en face.
Le retour des corps ce matin, comme leur disparition hier, a provoqué un vif émoi dans les familles et leur voisinage.
Les parents doivent apprendre à leurs enfants que nager s’apprend comme conduire un vélo. Ça ne va pas de soi. Il est extrêmement dangereux de s’aventurer dans une eau profonde si l’on ne sait pas nager. Il faut surtout faire accompagner les petits garçons par un aîné lorsqu’ils vont s’ébattre au bord de la mer. Les enfants en groupe et en liberté totale, loin de tout regard dissuasif, peuvent s’essayer inconsciemment ou par mimétisme à des exercices périlleux.
Ces noyades sont une perte cruelle pour deux familles de Coronthie.
Par Elbechir