Mines en Guinée : voir la bauxite partir sans pouvoir faire quelque chose
La Guinée, quel paradoxe !
Les sociétés minières n’envisagent point de construire des raffineries d’aluminium en Guinée. Le groupe ALCAN-ALCOA à la CBG l’avait envisagé à Kabatta, dans Boke, ça été un échec total. Les sociétés minières préfèrent extraire à Boke et envoyer des tonnages, dont le nombre exact n’est jamais connu, vers Chine, Australie et en Inde, où des unsines de transformation sont prêtes, disponibles pour le traitement de la bauxite jusqu’à l’obtention de l’aluminium et ses dérivés.
La seule fois qu’on a réussit à faire une usine de raffinerie en terre africaine, en 1963, c’était à Fria avec Picheney, une société française qui a au moins fait une raffinerie et non une usine d’aluminium. Notre bauxite est raffinée par Rusal à Fria ( ne parlons de Djan-Djan, où elle a arrêtée les travaux pour des raisons financières) qui a rachetée la société dans les conditions confuses et opaques à l’époque du régime de Lansana Conté et impose son dictat aux travailleurs qu’elle paye comme des domestiques de maison. Tous les salaires ont été revus à la baisse au grand dam de l’état et à la moindre réclamation, Rusal te jette dehors comme un mal propre. Aucun travailleur n’a un contrat réell d’une année signée avec Rusal. Personne n’ose lever le petit doigt pour dénoncer cette injustice des russes. La boussole de transition a peut être peur d’aller lorgner de ce côté. Rusal fait ce qu’elle veut à Fria et aucun syndicat n’ose défendre le cas d’un travailleur. Une dictature absolue d’une société étrangère russe que ni l’état ni le ministre des Mines Magassouba n’ose en parler. La mafia russe est tellement craint à Fria que les russes régnent en potentat. Extraordinaire
À Boke, où les zones d’exploitation sont tenues par des groupes chinois et le franco libanais Fady Wazni, le couvert végétal dispaitrait bientôt par l’exploitation sauvage et abusive de la bauxite. De dix millions de tonnes par an, on tend vers les 20 millions de tonnes par an au vu et au su des autorités locales ( cadres, sages, notabilités, religieux, imams, groupements de femmes…) et le ministère en charge des mines, où les chinois et notre cher libanais tiennent ces gens par une corruption endémique qui ne dit pas son nom. Certes les chinois font quelques rares réalisations dans la zone, comme des ponts et chaussées, le chemin de fer, mais la destruction de l’environnement, des champs, est plus que visible et révoltant.
Le Colonel Mamadi Doumbouya peut continuer à taper du point sur la table, mais tant qu’on ne verra pas la première raffinerie d’aluminium à Boke, pour que la plus value revienne à la Guinée, pour freiner l’exode rural et l’immigration clandestine des jeunes guinéens vers les pays maghrébins comme la Tunisie aujourd’hui, monsieur le président ça serait peine perdue. Il faut signer un accord cadre de partenariat gagnant-gagnant avec ces chinois, comme le Botswana l’a réussi en transformant son diamant sur place à Gaberone, pour se tirer d’affaire. Aujourd’hui, toutes les sociétés de diamant basées à Anvers en Belgique et les sous traitants ont leurs sièges au Botswana. Le PIB de ce pays de l’Afrique Australe n’a rien à envier aux pays de l’est européen, au Portugal et à l’Espagne. Vous ne verrez aucun ressortissant Botswanais en Tunisie ou dans un autre pays maghrébin, cherchant à traverser la méditerranée avec tous les risques que cela comporte. Jamais
Le Botswana est un pays souverain avec un président exigeant et un gouvernement presque incorruptible. Contrairement à la Guinée, où on laisse faire des chinois qui nous sortent des millions de tonnes de bauxite par an à Boke.
Monsieur le président Mamadi Doumbouya vous ne saurez jamais le nombre exact de bauxite sortie par an à Boke
Je reviendrai IN SHAA ALLAH, les jours ou semaines à venir pour vous expliquer les raisons du blocage du démarrage des travaux de Simandou. Le jeu de l’incontournable Rio Tinto qui est en Guinée depuis 1986, à l’époque où Facinet Fofana était ministre des Mines et de la géologie.
Par Ibrahima Sory Diallo (Debeck)