Tunis (dpa) – La Tunisie, zone majeure de départ et de transit pour la migration irrégulière vers l’Europe, a lancé les travaux de construction d’une académie d’entraînement des garde-côtes qui auront pour tâche la surveillance des frontières maritimes tunisiennes et le sauvetage des migrants en détresse en mer. Financé par l’Union européenne (UE), ce projet est mis en œuvre par les garde-côtes tunisiens en coopération avec la Police fédérale allemande (Bundespolizei) et le Centre international pour le développement des politiques migratoires (ICMPD), a indiqué l’ambassade allemande à Tunis.
En matière de politique migratoire, l’Allemagne adopte une approche globale, que ce nouveau projet sert également : elle encourage la migration légale, chaque fois qu’elle est dans l’intérêt de la Tunisie et de l’Europe, a déclaré l’ambassadeur allemand Peter Prügel. Cependant, dans le même temps, il faut lutter contre la migration irrégulière et illégale à travers la Méditerranée, et contre les actes criminels des gangs de passeurs qui font de nombreuses victimes chaque année, a ajouté le diplomate allemand, cité par l’ambassade. La Tunisie est l’un des principaux pays d’origine et de transit pour les migrants irréguliers qui empruntent l’itinéraire de la Méditerranée centrale, la principale voie d’accès à l’Europe au départ de l’Afrique.
Selon des agences onusiennes spécialisées, le nombre de personnes décédées ou disparues en tentant de rejoindre l’Europe par bateau a doublé entre 2021 et 2022. « La Méditerranée centrale demeure aujourd’hui la route maritime migratoire la plus mortelle au monde », d’après SOS MEDITERRANEE, une association civile européenne de sauvetage en mer. La plupart des traversées maritimes s’effectuent dans des embarcations « précaires, impropres à la navigation et surchargées », a-t-on déploré.