Longtemps considéré comme un exemple de démocratie dans un continent dominé par les pouvoirs forts, le Sénégal s’achemine lentement et sûrement dans la dérive dictatoriale (manifestation interdite ou réprimée, opposition persécutée, presse bâillonnée…), Macky Sall entraitenant le flou artistique autour de sa candidature ou non en 2024.
Ironie de l’histoire, en 2012, un certain Macky Sall figurait parmi les opposants les plus farouches contre le projet du troisième mandat de son mentor, Me Abdoulaye Wade. La suite on la connaît.
« Les faits parlent plus haut que les mots », dit-on.
En effet, la maltraitance infligée à Ousmane Sonko, digne du terrorisme d’état, révèle l’envie suicidaire de Macky Sall de s’accrocher vaille que vaille au pouvoir ou du moins de placer un de ses poulains à la tête de l’État après lui.
Mais comme on le dit souvent « Les mêmes causes produisent les mêmes effets ».
Au Sénégal, en 2012, malgré avoir lancé des vastes chantiers de développement, Gorgui Wade qui souhaitait s’éterniser au pouvoir, à été sanctionné par le peuple sénégalais qui aspirait au changement.
Au Burkina Faso, la chute de Blaise Compaorė est d’avoir tenté de changer la constitution pour mourir au pouvoir.
Pendant ce temps, la CEDEAO, prompte à condamner les revolutions de palais consécutives au changement des constitutions par les soi-disant Présidents démocratiquement élus, garde un silence déconcertant sur les graves violations des droits de l’homme et des libertés au Sénégal, préférant et très malheureusement jouer le rôle de sapeur pompier ou de donneur de leçon.
A propos, le Président en exercice de la conférence des Chefs d’État de la CEDEAO, Umaru Sissoco Embalo est-il devenu muet, aveugle et sourd, au point de ne rien dire, ni voir, ni entendre à moins d’une heure de vol d’avion de Bissau ?
En réalité, tout cela montre que l’organisation sous-régionale est un club de copains, de coquins et non une CEDEAO des peuples. Ça s’appelle du deux poids deux mesures. Dommage!
A cette allure, face à la situation qui prévaut au Sénégal, faisant le lit du chaos, du cataclysme, du désordre, de la déstabilisation, d’un mouvement social populaire en marche…, c’est un euphémisme de dire que Macky Sall est en danger, pardon le pays de Senghor.
« Le pouvoir use l’homme », disait le cardinal Robert Sarah.
PMD, membre fondateur du CRAS