C’est peut-être pour être né à telimele grandi à gaoual et étudié(3 mois à la faculté d’agronomie)de koundara, que je me sens fondamentalement attaché à ses terres nourricières de mon adolescence,cette partie
de la Guinée qu’on appelle historiquement au fouta,le « le hirnangue »c’est à dire l’ouest.
C’est pourquoi je suis profondément meurtri de constater que le gouvernement ne fasse pas figurer dans son plan de rénovation des aérodromes de l’intérieur du pays,celui de sambailo situé à 17kms du centre-ville de koundara.
Au delà d’être une sous-préfecture, le poste douanier de sambailo est le plus important du pays après le port de Conakry.
Mieux il est situé à 15kms seulement de bhoundou fourdou où se trouve la borne qui marque la frontière avec le Sénégal.
Le mérite de la première république est d’avoir toujours placée toutes les préfectures sur le même pied d’égalité de traitement dans une horizontalité remarquable, contrairement à ses successeurs qui privilégient les grandes villes, les capitales administratives notamment, cela même dans la promotion des cadres au niveau de l’administration civile et militaire.
A titre d’exemple, alors que des villes comme mamou,labe boke,,Faranah, kankan et nzerekore se sont toujours taillées la part du lion, telimele n’a eu que deux ministres,koundara trois en 64 ans d’indépendance bien à la remorque de gaoual qui en compte sept aujourd’hui.
Comme si tout cela ne suffisait pas voilà que le gouvernement ignore royalement la rénovation de l’aérodrome de sambailo.
Il ne fait même pas mention de son existence.
Pourtant sa construction répondait à un souci de désenclavement aérien de cette riche partie de la Guinée par le président Ahmed Sekou Toure qui il faut avoir le courage de l’avouer avait la proximité de son peuple par une présence quasi-charnelle à l’intérieur du pays.
On se souvient de la mélodie langoureuse des artistes ibro diabate et yaya bangoura dans le
morceau fétiche « kounsitel-koundara ».
Et bien avant ce qu’on appelé « 117 »,c’est à dire la distance qui sépare kounsitel de sambailo via les magnifiques et fertiles villages de
Boumehoun,bensane,kifaya,tabadel,koundara
(100kms piles)et les 17kms de koundara à sambailo.
Tous les voyageurs(navetanes)à l’époque se souviennent de ces pénibles moments que le bitume de labe à Dakar a vite fait d’oublier mais pas le calvaire des 190 kms qui séparent boke de gaoual,le même subi sur les 25kms non encore bitumés du col de sita après labe.
Les 17kms kounsitel-gaoual sont bitumés mais la ville n’a pas de voiries contrairement à telimele et à koundara.
Cette dernière est devenue une grande et belle cité riche de toutes ses diversités ethniques, historiques,sociologiques et linguistiques, de ses richesses agro-pastorales,touristiques et sportives avec en majesté la lutte traditionnelle.
Pour toutes ces raisons et bien d’autres, le badiar comme on l’appelle communément, mérite bien qu’on rénove l’aérodrome de sambailo.
A moins d’une injustice de la justice ou d’un plan programmé de négation de cette partie palpitante de la Guinée par le gouvernement, aucune explication ne peut être donnée à ce silence (pas même une simple évocation de l’aérodrome de sambailo par le ministère des transports et le premier ministre dans leurs communiqués officiels).
Vivement alors le lancement des travaux de rénovation de l’aérodrome de sambailo.
Par Amadou Dioulde Diallo