Onze migrants sont morts noyés après le naufrage de leur embarcation au large du Maroc, ont indiqué samedi des médias locaux. Le canot faisait route vers les Canaries lorsqu’il a chaviré près des côtes marocaines.
Nouveau drame au large du Maroc. Une embarcation a fait naufrage près de la ville de Guelmin, dans le sud du royaume, causant la mort de 11 personnes, ont indiqué, samedi 8 avril, des médias locaux. Un exilé a pu être secouru.
Parmi les victimes, on compte « huit Marocains (une femme et sept hommes) originaires de la région de Guelmin, ainsi que trois migrants subsahariens (un couple et un enfant de moins de deux ans) », a détaillé le site d’information Alyaoum24.
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Une enquête a été ouverte pour élucider « les circonstances de ce drame et identifier les personnes impliquées dans cette opération d’immigration clandestine », a précisé le site Hespress.
Le canot se dirigeait vers l’archipel des Canaries situé à environ 200 km des côtes du sud du Maroc. La région est un lieu de départ pour nombre de migrants qui tentent de rejoindre les îles espagnoles sur des canots de fortune. Très empruntée au début des années 2 000, cette route migratoire a été réactivée en 2019 après que les patrouilles des garde-côtes se sont intensifiées en Méditerranée.
Plus de 11 000 morts
La traversée reste extrêmement périlleuse. Les bateaux utilisés par les migrants sont souvent surchargés et en mauvais état, et peuvent facilement chavirer dans cette portion de l’océan Atlantique, connu pour ses vents violents et ses forts courants.
Selon un rapport de l’ONG espagnole Caminando fronteras publié en décembre, plus de 11 200 personnes sont mortes ou ont disparu depuis 2018 en tentant de rejoindre l’Espagne, soit six par jour en moyenne.
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À elle seule, la route des Canaries comptabilise 7 692 exilés morts, d’après l’ONG.
Cette année, les départs vers l’archipel espagnol ont fortement ralenti. Les Canaries ont enregistré une baisse de 63 % de l’immigration irrégulière au premier semestre 2023, par rapport à la même période en 2022. D’après les chiffres du ministère de l’Intérieur, 2 178 personnes ont débarqué dans l’archipel entre le 1er janvier et le 31 mars, contre 5 940 au premier trimestre 2022.
Au niveau national, l’Espagne a noté au premier semestre 2023 un recul des entrées irrégulières de 51 % par rapport à 2022 avec 4 287 arrivées. Déjà, en 2022, l’Espagne avait vu une baisse des arrivées illégales de 25 % par rapport à 2021, après trois années de hausse.
Le ministère a expliqué ces chiffres par l’accroissement de sa coopération avec les pays d’origine et de transit de l’immigration et le renforcement de « la lutte contre les mafias qui se livrent au trafic d’êtres humains ». Cette coopération a été favorisée par la fin, l’an passé, d’une brouille diplomatique entre l’Espagne et le Maroc, sur l’épineux dossier du Sahara occidental.