Quinze Tunisiens sont portés disparus en Méditerranée après le naufrage de leur embarcation survenu dans la nuit de lundi à mardi. Quatre migrants ont par ailleurs pu être secourus par un pêcheur. Ce drame intervient une semaine seulement après la mort de 32 personnes près de la Tunisie.
En Tunisie, les naufrages s’enchaînent. Dans la nuit de lundi 17 à mardi 18 avril, une nouvelle embarcation a chaviré au large des côtes tunisiennes, ont indiqué mercredi les garde-côtes.
Quatre migrants ont pu être secourus par un pêcheur alors qu’ils se trouvaient dans l’eau, tandis que 15 autres sont portés disparus. Tous étaient originaires de Tunisie.
Les recherches se poursuivaient mercredi matin près de Sfax, dans le centre-est du pays, pour tenter de retrouver les corps.
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Cet accident intervient une semaine seulement après la mort de 32 personnes, au large des côtes tunisiennes. Les derniers corps ont été repêchés vendredi dernier.
Début avril déjà, deux autres naufrages avaient provoqué la mort de 27 exilés originaires d’Afrique subsaharienne.
Hausse des départs
Depuis le début de l’année, les départs depuis les plages tunisiennes ont explosé. Les migrants sont de plus en plus nombreux à partir de ce pays, située à moins de 150 km de l’île italienne de Lampedusa, pour tenter de rejoindre l’Europe.
Du 1er janvier au 31 mars, les garde-côtes tunisiens ont « déjoué 501 opérations de franchissement clandestin des frontières maritimes et sauvé 14 406 personnes, dont 13 138 originaires d’Afrique subsaharienne », selon le porte-parole de la garde nationale.
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Les Subsahariens tentent en masse de fuir la Tunisie après une recrudescence des violences à leur encontre. Les agressions se sont multipliées depuis le 21 février et le virulent discours du président Kaïs Saïed contre l’immigration clandestine. Le chef de l’État avait affirmé que la présence de « hordes » d’immigrés clandestins venant d’Afrique subsaharienne était source de « violence et de crimes ». Mais les Tunisiens quittent aussi leur pays, touchée par une grave crise politique et économique. Le taux de chômage atteint 15% et le taux d’inflation 10%.
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Cette augmentation des départs provoque une hausse des décès en mer. Le premier trimestre 2023 a été le plus meurtrier pour les migrants traversant la Méditerranée depuis 2017 avec 441 vies perdues, a indiqué l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).
La situation est telle que la morgue de Sfax est totalement dépassée par le nombre de dépouilles d’exilés récupérés en mer. Avec l’amélioration des conditions météorologiques, les ONG s’inquiètent de voir les choses empirer.
Avec infomigrants