Un homme d’origine sénégalaise a été interpellé par la police aux frontières au col de Montgenèvre, dans les Hautes-Alpes, dans la nuit de vendredi à samedi, alors qu’il transportait 32 migrants dans son fourgon. Les passagers auraient payé entre 400 et 600 euros pour le passage de la frontière franco-italienne.
Ils venaient d’Afghanistan, du Bangladesh, d’Inde et du Pakistan et espéraient passer en France. Dans la nuit de vendredi 28 à samedi 29 avril, 32 migrants ont été découverts, cachés dans un fourgon Mercedes, alors qu’ils tentaient de passer la frontière franco-italienne par la route, au niveau de Montgenèvre (Hautes-Alpes).
D’après France 3 Hautes-Alpes, le conducteur d’origine sénégalaise et résidant en Italie, a été interpellé par la police aux frontières (PAF) de Montgenèvre. Lors de leur interpellation, les migrants ont déclaré qu’ils avaient payé entre 400 et 600€ par personne pour la traversée.
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Selon la chaîne télévisée locale, les passages par véhicule se multiplient ces derniers temps dans les alpes franco-italiennes, en plus des passages par voie terrestre, plus périlleux mais aussi plus discrets. Depuis 2016, plus de 25 000 exilés auraient franchi la frontière à pied, par le col de Montgenèvre (1850m) ou de l’Echelle (1762m).
Ce n’est pas la première fois que des passeurs sont interpellés dans la zone. En janvier, un chauffeur malien avait été arrêté. Huit migrants, dont plusieurs enfants, se cachaient dans son véhicule qui roulait à vive allure.
Un projet de « border force » à la frontière franco-italienne
Alors que l’exécutif tarde à présenter son projet de loi immigration, la Première ministre Elisabeth Borne a annoncé la semaine dernière la création d’une « border force » dans les Alpes-Maritimes pour faire face à « une pression migratoire accrue à la frontière italienne« .
Les Alpes du Sud, et la région de la Roya, constituent un point de passage pour les migrants en provenance d’Italie.
Cette annonce a cependant fait réagir le sénateur des Hautes-Alpes, Jean-Michel Arnaud, qui a regretté, dans les colonnes du Dauphiné Libéré, que ces annonces ne concernent pas son département, pourtant fortement confronté à l’immigration illégale : “La frontière italienne ne se cantonne pas uniquement au pays niçois. J’appelle la Première ministre à mieux ventiler les nouveaux effectifs sur l’ensemble de la frontière notamment dans les territoires de montagnes où les points de passage sont nombreux et où le relief impose une surveillance accrue”.
L’année dernière, la Police aux frontières de Montgenèvre, qui compte une cinquantaine de policiers, peinait encore à recruter et donc à couvrir efficacement les 150 kilomètres de frontière qui s’étendent des Hautes-Alpes aux Alpes-de-Haute-Provence. Pour pallier la situation, le gouvernement avait envoyé un second escadron de gendarmerie mobile sur place en renfort du premier, portant le nombre de forces en présence à plus de 200 militaires.