Le site espagnol « El salto diario » a mis récemment en lumière les pratiques répressives des forces d’occupation marocaines ciblant les détenus sahraouis et les militants des droits de l’homme ainsi que les occidentaux soutenant la cause sahraouie.
Dans un article publié dimanche, la journaliste Sarah Babiker, a donné un aperçu sur les violations marocaines, à travers les cas de deux jeunes militants sahraouis et d’une avocate française.
Dans son article, la journaliste évoque le cas du prisonnier sahraoui Hussein Bachir Amadour auquel les autorités marocaines avaient promis un transfert dans un centre pénitentiaire proche du lieu de résidence de sa famille contre l’interruption de la grève de la faim qu’il avait observé au mois de mars. Mais c’est vers une prison au Maroc qu’il a été transféré et dans laquelle les conditions de détention sont encore plus dures.
Le Maroc a agi « sans aucune base légale pour justifier le transfert ou le manque de soins médicaux » dont a souffert le détenu, a dénoncé Salek Baber, un ancien homme politique du groupe « Companeros de El Uali », cité dans l’article, et membre du Comité des parents et compagnons d’un groupe d’étudiants auquel Hussein appartient également.
Pour l’activiste, ce qui est arrivé à Hussein est un échantillon de la « mentalité répressive classique » de l’occupation marocaine. Le prisonnier « a entamé une grève de la faim ouverte depuis l’intérieur du complexe pénitentiaire Ait Malul 1 pour protester contre ses conditions déplorables », a-t-il précisé.
« Les membres de ce groupe d’étudiants universitaires et ex-universitaires qui luttent pour l’indépendance du Sahara occidental font l’objet de la répression marocaine depuis 2016 », souligne l’auteure de l’article.
Abdou, un autre jeune sahraoui, âgé de 27 ans raconte avoir été arrêté le 20 avril dernier, par la police marocaine pour une vidéo TikTok enregistrée par un touriste espagnol dans laquelle il a revendiqué un Sahara libre.
Abdou raconte avoir été transporté pendant des heures, d’une voiture à une autre, au cours d’un trajet où il a été insulté, humilié et battu. « Quand je suis sorti de la voiture, ils m’ont tous craché dessus et ont pris mon portefeuille dans lequel j’avais 1 000 dirhams. Et ils m’ont directement menacé en disant que si je faisais quoi que ce soit d’autre, je disparaîtrais à tout moment ».
Les étrangers solidaires avec la cause sahraouie ne sont pas, non plus, épargnés. L’avocate française qui représente les prisonniers politiques du groupe Gdeim Izik, Elise Taullet, a été expulsée du Sahara occidental le 28 avril, alors qu’elle se rendait à Al-Aayoun dans le but de visiter les proches de quelques prisonniers politiques.
La Ligue pour la protection des détenus sahraouis dans les prisons marocaines a condamné l’expulsion illégale de l’avocate française, exigeant que le Maroc respecte ses obligations en matière de protection des détenus en se conformant au droit international.
Ils ont appelé, en outre, à ce qu’une pression internationale soit exercée sur le Maroc pour l’emmener à mettre un terme à la répression imposée au peuple sahraoui et à libérer les prisonniers politiques. (SPS)