Pour la seconde fois consécutive depuis l’arrivée du CNRD au pouvoir, le Vérificateur Général de Guinée, à travers l’Inspection Générale d’État (IGE), a remis au Président de la Transition, le colonel Mamadi Doumbouya, son rapport sur l’état de la gouvernance financière portant sur la période 2022.
Évidemment, et comme il fallait s’y attendre, ce rapport a « fuité » faisant les choux gras de la presse et des commentaires les plus incroyables comme saugrenus. Au menu, l’on retiendra de ces « révélations » : « 448 milliards de Francs guinéens sortis sans justifications établies ; 960 diplômes et attestations ont pu être soumis à authentification, d’où il est ressorti 614 diplômes conformes et 346 non conformes, soit un taux de 36 % de faux documents. Aussi, 44 diplômes n’ont pu être authentifiés pour non localisation des entités de délivrance ».
C’est du moins ce qui ressort des fuites publiées par les médias. Toutefois, après la remise officielle du rapport au chef de l’État et consécutivement aux bruits qui se répandent déjà dans la cité sur la responsabilité du CNRD dans cette gestion boulimique et des plus rocambolesques, il urge que le Vérificateur Général de Guinée tienne une conférence de presse pour situer les uns et les autres. Un audit tout comme une inspection suppose la version ou la réplique des mis en cause pour être crédible. Ensuite, les déperditions financières constatées comme dans le cas de l’ANAIM (plus de 47 milliards GNF) concernent-elles uniquement l’année 2022 ou sur une période allant d’au moins 10 ans comme il se dit ? D’où la nécessité de cette conférence de presse du Vérificateur Général de Guinée pour confirmer ou infirmer certaines parties du volumineux rapport détenu par quelques médias gros bons fouineurs.
A l’épreuve de la redevabilité de sa gestion face à l’histoire et aux promesses de rupture des mauvaises pratiques du passé, le CNRD et son Président ont le devoir de prendre leurs responsabilités en sanctionnant à la mesure et proportionnellement au crime commis les différents indélicats. Cela suppose évidemment des poursuites judiciaires à l’effet de faire rendre gorge à ceux qui continuent de spolier les ressources de l’État et bien sûr confondre et poursuivre tous ces faux diplômés de l’administration qui devront, en dehors des peines de privation de liberté, rembourser à l’État ce qu’il leur a octroyé indûment, du salaire sur la période jusqu’aux plus petites commodités.
Le CNRD est ainsi attendu de pied ferme, car sa réaction sera effectivement bonne gage de lutte contre l’impunité, surtout que la plupart des dignitaires de l’ancien régime sont en prison à cet effet.
Par Abdoulaye Sankara