Dans la soirée de ce vendredi, 16 juin sur le site tabili dans la préfecture de Coyah, trois remorques et un conteneur de 40 pieds ont déversé leurs contenus. Il s’agit des médicaments et autres produits de santé impropres à la consommation (Périmés et faux médicaments).
C’est le résultat de la vaste campagne de lutte contre les pratiques des produits prohibés sur l’étendue du territoire national, menée avec un gan de fer par les autorités militaires du pays. Elles sont en synergie d’action avec le Comité Technique National de Lutte Contre les Pratiques Illégales le Trafic et la Contrefaçon des Médicaments et autres Produits de Santé.
Ces produits ont été saisis, par les différentes unités d’enquêtes et d’investigation des forces de défense et de sécurité. Leur incinération sur le site de tabili dans la préfecture de Coyah, s’est déroulée en présence d’un huissier de justice de Conakry, sous la coordination de l’Inspecteur Général adjoint des Forces Armées.
Cette opération d’incinération va s’étendre, les jours à venir sur les localités de l’intérieur du pays.
QUELLE EST L’AMPLEUR DES FAUX MEDICAMENTS EN AFRIQUE ?
La prolifération des faux médicaments en Afrique, une crise de santé publique !
Au niveau mondial, le commerce de produits pharmaceutiques contrefaits représente jusqu’à 200 milliards de dollars US par an, l’Afrique étant l’une des régions les plus touchées, selon les estimations de l’industrie du médicament.
Jusqu’à 50 % des médicaments dans des pays du Sahel sont de qualité inférieure à la norme ou falsifiés, s’alarme l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) dans un rapport, publié mardi 31 janvier 2023, sur le trafic des produits médicaux.
Ce rapport de l’ONUDC précise que les .médicaments concernés sont soustraits de la chaîne d’approvisionnement à partir de l’Europe et dans une moindre mesure de la Chine et d’Inde. Ils passent souvent à travers les ports de mer de Guinée, du Ghana, du Bénin et du Nigeria avant d’être acheminés au Sahel.
Le rapport alerte en substance :
‘’En Afrique de l’Ouest, le trafic de faux médicaments plus lucratif que les stupéfiants’’
Et malgré une lutte qui se structure, la prolifération de traitements falsifiés ou de qualité inférieure tue plus de 100 000 personnes par an sur le continent noir.
Ainsi, les médicaments contrefaits peuvent être dangereux de différentes manières. En Afrique, de tristes exemples ont montré l’impact dévastateur que ceux-ci peuvent avoir : au Nigeria, en 1990, un sirop contre la toux à base de diéthylène glycol a causé la mort de 109 enfants ; au Niger, en 1995, lors d’une épidémie de méningite, 50 000 personnes ont été vaccinées par des vaccins contrefaits (inefficaces), causant la mort de 2500 personnes (par défaut de protection vaccinale).