Le nouveau « mouton » du tristement célèbre secrétaire général de l’ONU en Afrique de l’Ouest et au Sahel, le Mozambicain Léonardo Santos Simao, commence très mal ses prises de contact dans la région. Il a en effet rencontré au bord de la lagune Ébrié, le Président Dramane Ouattara, soupçonné à tort ou à raison d’être l’un des principaux perturbateurs de la paix en Afrique de l’Ouest et au Sahel où 49 de ses militaires « ivoiriens » avaient été pris en flagrant délit de mercenariat au Mali.
Il est vrai que pour trouver une solution à une crise, il est primordial de rencontrer tous les « belligérants » mais il n’est pas dit qu’il faille commencer par le plus nocif, à l’occurrence Dramane Ouattara. Commencer d’ailleurs par le clown Bissau-guinéen aurait pu se comprendre car malgré toutes ses pitreries, il est tout de même, par le hasard de l’histoire, Président en exercice de la CEDEAO.
Ainsi donc, au cours de l’audience que le chef de la junte ivoirienne, Dramane Ouattara, a bien voulu accorder au touriste mozambicain, il n’a pas manqué de lui exprimer toute l’étendue de ses noirs sentiments, desseins et dédain à l’endroit des Présidents guinéen, malien et burkinabè qu’il qualifie de « putschistes ». Aussi a-t-il officiellement indiqué au représentant du secrétaire général de l’ONU qu’il est « impératif que le Burkina, le Mali et la Guinée, tous sous régime de transition, puissent avoir des régimes et des dirigeants démocratiquement élus ! »
« Impératif » ? De quoi je me mêle ? N’est-il pas plus impératif de requérir le soutien de l’ONU pour débarrasser l’Afrique de l’Ouest et le Sahel des hordes barbares terroristes qui écument toute la région et endeuillent chaque jour d’innombrables familles que d’évoquer de misérables élections ?
« Dirigeants démocratiquement élus » ? Parce que le chef de la junte ivoirienne croit-il qu’il ait été démocratiquement élu ? Oublie-t-il qu’il est parvenu au pouvoir successivement par un massacre constitutionnel contre des milliers d’Ivoiriens sous Laurent Gbagbo et un coup d’État constitutionnel par la suite ? Se croit-il en meilleure position pour tracer la conduite à tenir aux colonels Mamadi Doumbouya de la Guinée et Assimi Goïta du Mali ainsi qu’au capitaine Ibrahim Traoré du Burkina ?
Et mieux, « les préoccupations de la Côte d’Ivoire et de l’Afrique de l’Ouest, qui portent notamment sur la situation dans les pays en transition ; le Mali, la Guinée et le Burkina Faso, pour lesquels la tenue des élections dans les délais proposés est souhaitée, afin que ces pays disposent des régimes et des dirigeants démocratiquement élus !» Extraordinaire ! Qu’en sait-il des préoccupations réelles de l’Afrique de l’Ouest si ce n’est la fin du terrorisme ? Et pourquoi se permet-il de parler au nom de l’Afrique de l’Ouest ? Est-il lui aussi représentant spécial du Président en exercice de la sinistre CEDEAO ? Il aurait alors parlé des préoccupations du Président Macron dont il est l’un des larbins en Afrique de l’Ouest que l’on aurait aisément mieux compris… Et pourquoi passe-t-il sous silence ses soutiens avérés aux oppositions malienne (Imam Dicko, Boubou Cissé, etc.) et burkinabè (général Djibril Bassolé, etc.), toutes proches des terroristes, qu’il entretient sur son sol ?
Et enfin, le chef de la junte ivoirienne parle également au nom de la Côte d’Ivoire comme s’il connaissait les vraies préoccupations de ce peuple qu’il a massacré pour arriver au pouvoir. Pense-t-il pouvoir battre une activiste de la société civile comme Pulcherie Gbalet lors d’élections libres et transparentes, sans parler de ses opposants politiques les plus en vue et des plus irréductibles ? Finalement, c’est à se demander s’il y a des Forces spéciales en Côte d’Ivoire, comme en Guinée, au Mali et au Burkinabè, vraies hantises du chef de la junte ivoirienne…
Bref, et pour ainsi dire, Léonardo Santos Simao, représentant du secrétaire général de l’ONU pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, a frappé à la mauvaise porte et entame ainsi mal sa mission dans la sous-région ! Il aurait dû mieux s’informer avant !
Par Abdoulaye Sankara