Pour découvrir les conditions de vie des personnes en situation de handicap, notre reporter est allé rencontrer jeudi 22 juin 2023, les responsables et les personnes handicapées à la cité de solidarité de Taouyah sise dans la commune de Ratoma à Conakry.
Dans sa communication, le Directeur par intérim de la cité de solidarité, Falaye Camara, a fait savoir l’historique de cette cité de solidarité, » cette cité a été créée le 29 mars 1974 par le décret N° 132 PRG du régime de feu Ahmed Sékou Touré pour la réinsertion des personnes handicapées afin de les soustraire de la mendicité. Cette cité a occupé deux hectares et demi pour recevoir à l’époque 74 familles dans 40 chambres « .
Poursuivant, il a précisé que fort malheureusement, la cité dépasse de nos jours sa capacité d’accueil. Il y a plus 756 personnes réparties en 108 ménages. Certains sont valides et d’autres des handicapés.
Pour mieux assurer leur insertion professionnelle, souligne M. Falaye Camara, le premier régime a construit dans l’enceinte de la cité, des ateliers de couture, de saponification, de teinture et de menuiserie. C’était un Eldorado pour les handicapés et la cité était rattachée à la présidence de la République. Et jusqu’à présent, certains ateliers fonctionnent.
Par contre, il a indiqué que l’éducation des enfants de la cité est un grand défi à relever » Il n’y a qu’une seule école publique à proximité de la cité et l’effectif par salle de classes est trop élevé. Sur les 300 enfants enregistrés 180 enfants ont l’âge d’aller à l’école. Il n’y a que des écoles privées à côté où les parents ne peuvent pas payer les frais de leur scolarité » a-t-il fait remarquer.
Pour terminer, M. Falaye Camara a lancé un message à l’endroit des autorités pour sécuriser le lieu, notamment madame la ministre de la l’action sociale, Aïcha Nanette Conté et des personnes de bonne volonté pour l’amélioration des conditions de vie des personnes en situation de handicap ».
Pour sa part, Issa Sow déplore, fils d’une malvoyante déplore l’état dans lequel, vivent les enfants des personnes handicapées. « J’ai honte de voir les gens considérer la mendicité comme une source de revenue ou un métier. Vraiment l’État doit redoubler ses efforts. Dans cette cité on a des énormes problèmes. Même les produits que nous fabriquons ici (le savon par exemple), on a du mal à les écouler sur le marché. Le moyen de déplacements fait défaut, c’est pourquoi, nous demandons à toutes les personnes de bonne volonté et les ONG de venir en aide pour nous permettre de garder notre dignité. Nous aussi, nous voulons faire des sacrifices au lieu de les recevoir à tout moment. L’Etat doit créer un fonds pour la formation et l’amélioration des conditions de vie des personnes à mobilité réduite. », a-t-il suggéré.
AGP