Neuf hommes de nationalité algérienne ont été condamnés vendredi à de la prison ferme pour avoir convoyé illégalement des centaines de migrants de Lerida, en Espagne, à Toulouse, selon le parquet de Saint-Gaudens. Les deux têtes de réseau ont été condamnés à quatre ans de prison ferme.
Neuf passeurs ont été condamnés vendredi 23 juin à des peines d’un à quatre ans de prison ferme pour avoir fait traverser illégalement la frontière franco-espagnole à des centaines de migrants, d’après le parquet de Saint-Gaudens (Haute-Garonne) cité par l’AFP.
Interpellés par « vagues successives » depuis 2021, les neuf hommes sont âgés de 33 à 51 ans et tous de nationalité algérienne. Ils demandaient entre plusieurs centaines d’euros et mille euros par passager pour les faire passer de Lerida, en Espagne, à Toulouse (330 km), selon le parquet. Les neuf prévenus ont été jugés pour « aide à l’entrée sur le territoire » et « participation à une association de malfaiteurs ».
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Les deux « têtes de réseau » ont été condamnés à quatre ans de prison ferme. Trois autres à trois ans, et les trois suivants à deux ans de prison. Le dernier a écopé d’un an de prison. Sa participation a été considérée comme « moins importante car il faisait seulement du transport » de migrants, a précisé le procureur. La plupart de ces peines ont été assorties d’une interdiction définitive du territoire.
Une frontière régulièrement exploitée par les passeurs
Les condamnations de ce genre sont fréquentes dans le sud-ouest de la France. En mars dernier, un autre passeur avait été condamné à trois ans de prison ferme et à une interdiction définitive du territoire français, pour avoir organisé le passage de 247 migrants entre mars 2020 et décembre 2021 à la frontière franco-espagnole.
En novembre 2022, c’était une filière de passage clandestin du Portugal à la France via l’Espagne qui était démantelée. Deux passeurs avaient été condamnés à six mois de prison fermes et cinq ans d’interdiction de territoire pour avoir convoyé illégalement des ouvriers agricoles jusqu’en France.
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La militarisation accrue de la frontière pousse les exilés à emprunter des itinéraires de plus en plus risqués. Certains tentent par exemple de traverser à la nage, au péril de leur vie, le fleuve de la Bidassoa, frontière naturelle entre l’Espagne et la France. En juin 2022, le corps d’un jeune homme de 25 ans originaire de Guinée avait été retrouvé dans l’eau.