Parlant de ce qui fait l’actualité en ce moment en Guinée; à savoir, l’affaire dite « des faux diplômes » détectée parmi les guinéens de la diaspora cooptés par le CNRD, j’ai été très déçu pour ne pas dire choqué par la façon dont certains journalistes chroniqueurs de l’émission des GG d’EspaceFM de ce matin, ont abordé le sujet.
C’est de notoriété publique, en Guinée on aime privilégier, s’acharner sur des conséquences, des effets en lieu et place des causes.
Cette histoire des « faux diplômes » au sein de l’administration guinéenne est un vieux débat, une vieille pratique qui baigne dans un système favorable.
Toute la diaspora guinéenne, n’a pas à être discréditée par le comportement peu honorable de certains de ses membres.
La diaspora guinéenne est une entité sur la quelle, notre pays peut compter. Elle est parmi les plus brillantes, les plus patriotes, les plus formées des autres diasporas de la sous-région ouest africaine.
Le problème à dénoncer, la cause se situe au niveau du système en vigueur au sein de l’administration publique guinéenne qui privilégie le copinage, le favoritisme, le clientélisme dans le choix des cadres devant servir le pays.
La question à se poser, c’est le comment, suivant quelle procédure et quelle exigence, ces cadres incriminés, issus de la diaspora, ont été identifiés, promus et nommés à des postes de responsabilité.
Ce n’est de loin pas l’exclusivité de la diaspora guinéenne, de trouver des gens qui veulent vaille que vaille s’en sortir et qui sont disposés à recourir à des pratiques illicites pour parvenir à leurs objectifs.
Si en Guinée on connaît très mal la diaspora guinéenne, les guinéens de la diaspora eux se connaissent, on sait qui est qui, qui a fait quoi et qui est capable de quoi.
Ainsi, si le système de nivellement par le bas qui gangrène notre administration publique déroule le tapis rouge aux médiocres tant au niveau de la diaspora qu’aux niveaux des cadres sur place, il ne faudrait pas en vouloir aux personnes qui profitent du système et oublier ceux perpétuent et managent le système.
Ce qui se passe au sein de l’administration publique guinéenne est imputable à la décadence de son propre système de fonctionnement et à sa gouvernance cavalière par certains de ses responsables.
Ceux qui hallucinent en pensant qu’on peut changer une situation sans en finir avec le système qui l’a généré, se trompent lourdement et pêchent dans un désert.
Nos journalistes doivent faire l’effort de rompre avec des analyses souvent approximatives, étriquées des problèmes qui assaillent le pays.
Avoir des compréhensions, des visions étriquées d’une situation, d’un phénomène, vous conduit infailliblement à faire des analyses approximatives, hasardeuses et parfois, tendancieuses. La diaspora guinéenne n’a pas dis-je, à être discréditée, indexée, vilipendée par le fait des plus médiocres d’entre eux.
C’est l’occasion d’ailleurs, de rappeler que parmi ceux qui ont fait le choix de rentrer en Guinée pour occuper des postes, il y’a heureusement, des pépites qui servent le pays avec patriotisme, compétence, dévouement et honneur.
Ceux qui insinuent que l’erreur du CNRD serait d’avoir privilégié les cadres issus de la diaspora au détriment des cadres rompus aux rouages de l’administration publique guinéenne, se trompent d’appréciation. Les adeptes du clivage entre guinéens vivants au pays et guinéens de la diaspora, doivent revenir à la raison.
Le débat à mener, c’est comment faire en sorte que chaque guinéen retrouve et occupe la place qu’il mérite d’une part, et d’autre part, comment faire en sorte que les critères de compétence, du mérite, d’intégrité, de patriotisme priment dans le choix des cadres au sein de l’administration publique et privées du pays. Tout le reste ne pourrait être que ‘’foutage de gueule’’.
Sow Boubacar, Switzerland