Le Colonel Mamadi Doumbouya, a cru bien faire en nommant certains de ses conseillers qui sommeillent à leurs postes à la tête de conseils d’administration de differentes régies ou en leur sein.
Si son objectif, on peut le présumer et lui en donner crédit aussi, était d’y avoir ses yeux et ses oreilles, on se rend de plus en plus compte que beaucoup de ses « missionnaires » sont plutôt préoccupés à s’enrichir et à préparer leurs vieux jours. Ainsi, utilisent-ils, à tout bout de champ, leur proximité plus ou moins avérée avec leur mentor, aidés en cela par leur double casquette et leurs multiples fonctions.
De nombreuses indiscrétions laissent croire, bien sûr, dans le dos du Colonel, que des Présidents de conseil d’administration venus du palais intimident, à longueur de journée, des Directeurs de régies pour qu’ils déboursent des montants en leur faveur ou supportent leurs charges personnelles et familiales. Des conseillers qui, en théorie, n’ont de revenus que leurs salaires et ne peuvent jouir que de quelques avantages de leurs fonctions, se font grassement entretenir par des responsables de régies apeurés. On les voit acquérir, au vu et au su de tout le monde, des biens mobiliers qui interrogent, se lancer dans des investissements à Conakry et dans leurs localités, dans l’indignation de populations, confrontées aux difficultés du quotidien. Il y en a qui ne se cachent même plus.
Au contraire, ils narguent tout le monde. Il y a peu de temps, ils faisaient du porte à porte pour survivre, maintenant, ils accumulent les avoirs et les biens comme s’ils se disaient tous, c’est maintenant où jamais: « koutoukoutou » qui consiste, ici, à se ruer vers la fortune.
Les responsables des régies qu’ils se plaisent à racketer dès lors qu’ils ne jouent plus leur jeu sont menacés de limogeage ou en voient de toutes les couleurs par les machinations et intrigues dont ils sont passés maîtres dans l’art.
Certains, très brillants dans ce domaine-là, n’en sont pas à leur première transition. « chassez le naturel, il revient au galop »!
Ainsi, l’image du Colonel Mamadi Doumbouya, malgré lui, est mise à rude épreuve, la crédibilité de sa transition est remise en cause. Tout ça par la faute et le comportement inapproprié de collaborateurs dont s’est entouré le Président de la transition, sans avoir pris le temps de connaître la moralité de chacun, le passé aussi de chacun. Parce que dans le lot, certains sont quand même connus des Guinéens depuis longtemps pour leur lègérete, leur cupidité, leur affairisme, leur oppotunisme. Ils n’ont jamais rien apporté de bon à personne. Au contraire, limités en tout, ils ne savent que nuire, opposer et diviser, et surtout se pressent toujours de profiter de chaque situation, incapables de se projeter et faire carrière.
Le colonel Mamadi Doumbouya, comme lui-même l’a relevé, a ses ennemis à ses pieds notamment parmi ses conseillers courtisans qui utilisent son nom et profitent de la confiance placée en eux par lui pour rançonner les gestionnaires.
C’est l’autre face cachée de la nouvelle gouvernance et l’une des explications très répandue des difficultés de trésorerie de certaines entités au bord de la faillite.
Marouane, éditorialiste.