Plus les jours passent plus ça se complique et ça se corse pour la junte militaire au pouvoir en Guinée. Avec la dure épreuve du pouvoir, les doutes de confiscation qui se renforcent, une économie exsangue, la confiance rompue, le dialogue social enterré, la pyramide sociale renversée, l’on peut dire sans tituber que l’étau se resserre autour des putschistes, avec un lendemain difficile et incertain, au regard de la pression sociale très explosive en vue (menace des syndicats, grève des enseignants), le manque de clarté et de vérité dans les démarches trop confuses d’un Colonel, porté au pouvoir par les armes, moins préparé à son exercice, a eu le malheur de croiser le chemin d’une élite aux agendas cachés, insincères, rompus aux intrigues et casseurs de pieds.
La Guinée traverse une période d’avant tempête, la crise de tous ordres tape à notre porte. Le Colonel Doumbouya à qui, encore, on accorde le bénéfice du doute, sur ses intentions jusque-là, insondables et indéchiffrables de partir ou ne pas partir, possède, très peu de marge de manœuvre pour reprendre le contrôle de la situation qui ne semble plus à sa faveur. Le temps file, et chaque seconde après, est un énorme retard difficile à combler.
Le colonel est plus que jamais, seul, face à son destin et devant l’histoire.
Mais rien n’est perdu, pas trop besoin de s’alarmer s’il a l’intention de corriger et réorienter sa boussole, car, il est le seul maître de l’horloge. Le temps d’un ménage s’impose pour que règnent l’ordre, la discipline, la cohésion et le vivre ensemble dans la cité.
Le Colonel a toutes les cartes en main. Et il doit, impérativement sans trembler, remercier ce gouvernement, d’apprentis et de gestionnaires spontanés, dirigé par Dr Bernard Goumou, qui a du mal à imprimer sa marque et à combler pleinement le poste de Premier ministre, qu’il occupe au hasard, loin de sa portée et de sa porte, pour son manque de charisme, de compétence et d’élégance et d’éloquence.
Avec cette équipe de seconds couteaux, de théoriciens volubiles, le Colonel Mamadi Doumbouya est invité à faire le grand ménage pour ne pas qu’il s’expose, imprudemment, à la colère populaire.
Ce Gouvernement d’amateurs contribue, fortement, à casser sa côte de popularité et l’éloigner, de loin, dans le coeur des populations qui l’ont acclamé, accepté et porté sans réserve, ni hypocrisie le 05 septembre 2021.
La supercherie de certains ministres, devenus des pourvoyeurs de fonds d’une certaine catégorie de presse est démasquée. Ils sont, aujourd’hui, rattrapés par la réalité et conjurés à jamais.
Face à la faiblesse des ressources humaines qui l’entourent, le Colonel Mamadi Doumbouya doit s’ouvrir et ouvrir son prochain Gouvernement à toutes les compétences. Il doit faire appel à tous pour rallumer le brin d’espoir, né, de son discours mémorable et mémorisé de la prise du pouvoir.
Dire qu’il n’y aura pas de recyclage a été son grand péché. Tous les anciens ne sont pas tous pourris ou dégueulasses. La Guinée doit se faire avec tous ses fils sans exception. La République, a et doit faire de la place pour tous ses enfants, bons ou mauvais.
Ceux qui ont conseillé d’éliminer d’autres sur des critères subjectifs (ancienneté) ont plombé la transition dès le départ. Mais l’idée qui se cachait derrière cette fourberie était de masquer leur incompétence afin de se faire une place sur la ruine des anciens. A vrai dire, rien ne va dans le pays. Et il faut craindre ce calme avant la tempête.
Donc tous les regards sont tournés vers le Colonel.
A lui de jouer, maintenant et pendant qu’il est le seul maître du temps!
Source: lerevelateur224.com
Par Marouane, éditorialiste.