Le secteur de la santé a longtemps été pourri par les fausses cliniques qui pullulent et opèrent clandestinement dans les quartiers. Elles n’ont ni personnel qualifié, ni équipements appropriés, mais sont très fréquentés par les patients de leur zone de chalandise. Ils y aggravent leurs pathologies ou s’y font tuer impunément.
Une autre maladie du secteur de la santé est la vente illicite de médicaments. Cette activité très lucrative se passe au vu et au su de tout le monde. Elle n’est pourtant pas sans danger pour l’organisme des clients.
Le corps médical est assujetti à des études poussées et méticuleuses sanctionnées par un ou plusieurs diplômes d’État.
Face à l’ampleur du fléau, le Colonel Mamadi Doumbouya a ordonné une opération coup de poing. Homme énergique, mû par la conviction, il veut couper la gangrène dans le vif.
Pour commencer, une descente inopinée et coordonnée des forces de sécurité a eu lieu dans les marchés. Les conteneurs ont été cadenassés et ensuite dépotés.
Le gouvernement avait pourtant ordonné depuis longtemps l’arrêt du commerce illicite de produits médicaux. Après un certain temps d’observation prudente, l’activité a repris de plus belle dans les marchés. En Guinée, on est enclin à croire que toute interdiction officielle n’est que feu de paille. À force d’enfreindre les lois, on ne voit pas toujours venir le danger voire la ruine totale.
Il reste à s’attaquer aux fausses cliniques clandestines. Leurs ravages sont d’autant plus étendus que la population peu ou pas du tout lettrée n’a pas une conscience claire du danger qu’elle court à livrer l’organisme des siens aux charlatans qui exercent la médecine dans son entourage. Il suffit de porter une blouse blanche pour se faire appeler docteur et mystifier les malades ainsi que leur famille par de fausses connaissances.
L’identification et la fermeture des fausses cliniques ainsi que l’engagement de poursuites judiciaires contre les personnes qui exercent cyniquement un métier crucial pour lequel elles n’ont aucune qualification sont absolument nécessaires. C’est une mesure de salubrité publique.
Comme le commerce illicite de médicaments, l’exercice illégal de la médecine menace le bien-être des populations. Les deux pratiques mettent en danger la santé et la sécurité des personnes en les privant, elles et les communautés qui les composent, de ressources essentielles.
Les médicaments de la rue sont des médicaments modernes (non traditionnels) vendus en dehors du circuit pharmaceutique officiel. Ils proviennent pour la plupart de certains pays africains, où le contrôle de l’État est faible ou laxiste, et du continent asiatique.
Les conséquences de la consommation des médicaments de la rue sur la santé des populations peuvent aller jusqu’aux intoxications et à la destruction de certains organes vitaux comme le foie, le cœur ou les reins.
Bien évidemment, les autorités sanitaires doivent, à travers des campagnes médiatiques appropriées et la mise à contribution des artistes et communicants traditionnels, sensibiliser les populations aux risques liés au marché illicite de médicaments. Il faut absolument informer les populations sur l’existence des faux médicaments. Parallèlement, le ministère de la Santé doit promouvoir l’accès aux médicaments génériques dans les secteurs pharmaceutiques public et privé.
Il y a bien des secteurs qui sont gangrenés par les mauvaises pratiques chroniques et lancinantes. Mais dans la mesure où le secteur sanitaire a trait directement à la santé et à la vie des personnes, il était important de l’assainir par la méthode bulldozer.
Tout le mérite en revient au Chef de l’État, le Colonel Mamadi Doumbouya, qui, en deux ans seulement, a fait montre d’un souci sincère et résolu à soigner les maux de la société guinéenne. En tout ce qu’il fait, il est attentif au détail. Et quand il agit, sa main ne tremble pas.
Assurément, il ne transige pas avec l’intérêt général.
Dr Bachir Dougoun Diallo
Pharmacien