Avec la série de coups d’Etat qu’endure l’espace Cédéao ces derniers cinq ans, les nouvelles que donne Monrovia de la santé de l’alternance à tête de l’Exécutif libérien fondent les raisons d’espérer un bel avenir qui se construit dans la démocratie et l’Etat de droit pour tous ses habitants. Elles représentent un indicateur très fort d’un début de succès d’une alternance incontestable au pouvoir par les urnes et non par les armes ou, disons-le, par des passe-droits, la corruption des fichiers électoraux ou encore l’inversion des résultats des urnes.
Pour la énième fois, les afroptimistes et les militants de la bonne gouvernance sont heureux de voir qu’ici au Liberia, l’élite militaire et civile respecte les valeurs de la République.
La main dans la main, des anciens présidents ayant géré le pays à l’issue des résultats de l’élection présidentielle participent à la cérémonie officielle de prise de fonction de leur successeur. Ellen Johnson Sirleaf (2006-2018) et George Weah (2018-2024) sont là. Le président entrant, Joseph Nyumah Boakai, arbore à partir de ce 22 janvier 2024 toute légitimité que lui confère le statut de président en exercice. Au besoin, il pourra consulter son plus proche prédécesseur George Weah ou celle dont il fut le Vice-président.
Vu de l’étranger, le pays respire l’air de la démocratie. Il est fréquentable. Mais son économie est au bord de la faillite. L’ère de gouvernance Boakai devra apporter des correctifs nécessaires pour remédier à la situation à l’origine de la mauvaise gestion pour garantir la stabilité du pays et renforcer la vitalité de sa démocratie.
Par Alpha Abdoulaye Diallo in Le Populaire du lundi 22 janvier 2024