C’est un signal fort, un message à ne pas négliger. L’invasion des rues de Kaloum, ce jeudi, par des femmes est un signe avant-coureur d’une transition sans répit sans paix. La Guinée entre dans une véritable zone de turbulence. C’est soit le début d’une fin ou la fin du début d’une dictature militaire. Car, tous les signaux sont là. La fin imminente ou l’installation définitive d’un pouvoir aux abois qui a montré toutes ses limites.
Le réveil brutal des femmes du Grand Kaloum, est le message d’un pari jamais fait sous le CNRD, dont l’autorité n’avait jusque-là, tremblé encore moins fléchit malgré, les fièvres passagères d’une population.
La colère de ce jeudi est certainement, sans peur d’être démenti, la plus violemment exprimée depuis celle du 27 août 1977, des femmes contre la police économique, sous le règne du premier régime qui inspire à tous points de vue celui en cours, soit 48 ans après.
Jamais de notre histoire, jamais de mes souvenirs, un déferlement de cette nature n’avait lieu. Tant pour son imprévisibilité que sa violence de nature à écorner, très malheureusement, l’image d’un pouvoir qui se croyait divin, plus puissant que la nature, le temps ou les hommes qui le constitue. C’est dommage que des gens de notre époque, portés par le hasard et la puissance du feu au sommet de l’État sans mérite trahissent le pacte de notre siècle à savoir : Liberté, démocratie, transparence et justice sociale (bonne gouvernance).
Qu’il soit clair pour chacun et que cela soit compris par tous, le coup d’envoi d’une transition sans répit, ni paix a été lancé par des femmes, très colériques de Kaloum.
De cette date au coup de sifflet final, permettant le retour à un ordre constitutionnel consensuellement établi, le CNRD ne pourra plus rien faire, ni par la force des armes, ni par les desideratas de son chef de file.
Désormais, c’est une nouvelle rétribution des cartes de la transition qui s’invite avec la conjoncture insipide de nos jours. Le CNRD devra, plus que jamais accepter de composer avec les forces représentatives du pays au risque de subir la colère populaire et sombrer sans jamais retenir l’attention de notre vécu à tous. Par l’éphémérité de ses dirigeants et la brève et triste parenthèse de leur incursion dans l’espace politique.
Le Mamadi du 05 septembre s’est révélé pire et de manière cauchemardesque pour son peuple, qui a acclamé sa venue en tant que Messie.
Face à cette haute et impardonnable trahison de sa part, le temps impose, à lui et son entourage, une minute de réflexion et de dépassement de soi au risque de subir la colère de la rue.
A eux de faire le choix avec pour option: accepter la réalité du moment ou subir ses conséquences.
Kaloum a donné le ton et comprendra qui pourra!
Ne dit-on pas que le second nom du peuple est respect?
Quand ce dernier reste debout, ses oppresseurs vivent et craignent même leur propre ombre! Car, il n’y a de souverain que le peuple !
A bon entendeur, salut !
Par Habib Marouane Camara, journaliste-éditorialiste.