Tunis (dpa) – Le président du Liberia, Joseph Boakai, a signé un décret établissant le bureau d’un tribunal des crimes de guerre pour rendre justice aux victimes des exactions commises pendant les guerres civiles libériennes de 1989 à 2003. « Nous resterons fermes dans notre position contre l’injustice et l’impunité et nous ne doutons pas que cette mesure contribuera grandement à restaurer la respectabilité et l’intégrité de ce pays et d’un peuple réconcilié et uni », a souligné Boakai dans un discours à cette occasion.
Les guerres civiles ont entraîné la mort de 250 000 personnes, le déplacement de près de la moitié de la population, des exécutions sommaires, des mutilations, des tortures, des violences sexuelles et l’enrôlement d’enfants combattants, ont indiqué les deux chambres du parlement libérien. Le président a salué la démarche de la Chambre des représentants et du Sénat qui ont adopté séparément en mars, puis conjointement en avril, une résolution appelant à des mesures tangibles pour ouvrir la voie à « une finalité juste » des questions liées aux guerres civiles. Les deux chambres sont « résolues » à ce que la justice prévale et qu’il n’y ait aucune impunité pour ceux qui portent « la plus grande responsabilité pour les crimes de guerre, crimes contre l’humanité et autres violations du droit ».
En 2005, une Commission vérité et réconciliation a été créée, recommandant entre autres la création d’une Cour pénale extraordinaire pour le Liberia. Les gouvernements successifs n’ont pas pleinement mis en œuvre les recommandations de la Commission, lit-on dans la résolution des deux Chambres. Le tribunal qui vient d’être annoncé, s’occupera également des crimes économiques commis entre 1979 et 2023 et au-delà, autrement dit, depuis les émeutes ayant conduit au renversement du président William Tolbert jusqu’à la fin du mandat de George Weah en 2023.