Dire que Alpha est fini est une vue de l’esprit, ou qu’il n’est plus dans le cœur de la base du RPG ou bien qu’il vit reclus est une illusion. Malgré l’exil forcé, la distance qui le séparedu peuple qu’il a servi, et le tient loin de la terre de ses ancêtres qu’il aime aussi bien, le Président Alpha Condé demeure l’idole de sa base, la référence pour ses compagnons de lutte ainsi qu’un mentor pour les jeunes du RPG qui polarisent son attention, occupent son temps , lui procurent de l’énergie depuis son pays d’accueil.
L’homme qui vit aujourd’hui en exil à la suite de son éviction surprenante du pouvoir semble avoir une seconde jeunesse avec la force qu’il dégage et l’instinct de combat qui l’habite.
Cet homme, sympathique, sociable et attachant dont le pronostic vital avait été engagé par des prophètes de malheurs traverse le temps et semble décidé à laver l’affront qu’il a subi, convaincu dans son for intérieur que seul Dieu peut l’arrêter disposant du pouvoir exclusif du sifflet final qui marque la fin de tout et annonce le crépuscule de la vie.
Lui, malgré les impératifs de la fonction et les mythes du pouvoir, cultive la proximité avec ses militants qu’il met au-dessus de tout, la jeunesse qu’il chérit fort bien et les femmes qui sont au cœur de son action et de son agenda politique de toujours ayant été le pilier essentiel de son ascension à la fonction la plus haute et prestigieuse dans l’Etat.
Alpha, président de la République, l’homme ne s’est pas encombré de mythes, ni de complexes. Il est resté l’homme ordinaire, le président de tous et de tout le monde, le dirigeant accessible dont le pouvoir était plus proche du citoyen lambda et très éloigné de ceux qui prétendent être proches de lui.
Le pouvoir n’a jamais eu raison de ses habitudes, ni freiné son obsession d’une présidence ouverte et décomplexée. Il est demeuré jaloux de sa liberté et entend rester au service du RPG dans la proximité garantie avec des militants demeurés fidèles à lui malgré les récentes épreuves et les sollicitations pressentes d’acteurs et de dirigeants qui aspirent à lui succéder et lui ravir son électorat.
A son temps, le mythe du chef était tombé, le palais n’était fermé à personne. Le président Alpha n’a jamais eu une haute estime de lui-même, ni n’a succombé à la vanité du statut de Chef d’État. Il s’est montré plutôt capable de se confondre au peuple, en se gardant de toute distance ou fossé qui le couperait des populations, au nom desquelles, il parlait et agissait en tous lieux et toutes circonstances par le biais du suffrage universel.
L’homme est resté lui-même et égal à lui-même dans un style simple de président à la portée de tous, à l’écoute de tout le monde et au service de chacun. Il n’y avait ni barrières ni intermédiaires avec son peuple, le vrai, avec lequel, il a un lien fusionnel, né avant la fonction et qu’il entretient encore après avoir perdu le pouvoir.
Il est au téléphone tous les matins pour s’enquérir de l’état de chacun, du quotidien de tous ses vieux compagnons qui ne tarissent pas de reconnaissances à son égard. Tous ou presque affirment avec de vives émotions tout l’intérêt et l’estime que le Pr. Alpha Condé a pour eux.
A chaque occasion d’un échange, Pr. Alpha Condé ne manque jamais de raconter une anecdote, de rappeler un vieux souvenir dans un ton d’humour qui le caractérise et des petites phrases qui font de lui un politique économe de mots mais pleins de souvenirs.
Il se dit que le Pr. Alpha Condé a une mémoire d’éléphant. Malgré le poids de l’âge et les affres de l’exil, qu’il peut rappeler à chacun de ses interlocuteurs un souvenir vieux de plus de 40 ans sans dénaturer les faits, ni trahir le moindre détail.
Le Président Alpha Condé est juste un homme hors du commun.
Son exemple est une école où l’on apprend le véritable sens d’un dicton populaire : à cœur vaillant rien d’impossible. Et, lhomme ne s’avoue jamais vaincu!
A bon entendeur, salut !
Par Habib Marouane Camara,
éditorialiste.