« On ne jette la pierre qu’à un arbre qui porte des fruits », enseigne le sage. Dès lors, on peut comprendre que le Général Aboubacar Sidiki Camara, de commune renommée, Idi Amin, soit sans cesse sous les feux de la rampe et inspire moults passions, malgre lui, au coeur du débat public. Adulé par les uns, heureusement plus nombreux, brocardé par d’autres qui le voient à travers des œillères ou se fondent sur des préjugés ou des rancœurs pour le camper, il ne laisse personne, de marbre.
Est-il victime de cabales comme tous les hommes d’exception ou subit-il la rançon de la gloire ?
En tout cas, le ministre de la Défense exerce une fascination certaine, jamais encore démentie, sur l’opinion et nourrit toutes sortes de fantasmes à son sujet. S’il n’y a pas de doute qu’il soit un intellectuel accompli et rigoureux, il y a par contre, un mystère autour de sa personnalité jugée complexe et insaisissable. On le croit renfermé sur lui-même et extrêmement méfiant alors que ses proches évoquent une attitude de réserve et de prudence dans toutes les situations. On le juge passionné et parfois enclin à la polémique tandis que pour son entourage ses propos et ses actes comportent un accent de sincérité qui peut déranger parfois mais surtout le distinguent d’autres personnalités publiques versées dans les faux-fuyants et d’une certaine hypocrisie. Un soldat ne triche pas, un officier ne se débine pas, réagit-on contre ceux qui attendent du ministre qu’il soit sur ses gardes, qu’il ne s’épanche pas trop.
En tout cas, le Général à la retraite a le souci de l’authenticité et un penchant naturel pour la franchise, de même qu’il met un point d’honneur à s’assumer pleinement avec ses forces et ses faiblesses de dirigeant et d’homme.
Ecce homo, voici l’homme : il a une silhouette qui en impose, tout de suite, une forte carrure qui suggère naturellement le respect et dégage une onde de choc d’un charisme loin d’être forcé et factice. Il garde la rigueur d’une très bonne formation qui imprime des valeurs essentielles à la vie: l’ordre, la discipline, l’autorité, le respect.
Croyant dans l’âme, le Général brille également par sa foi aussi solide qu’un roc, inébranlable comme ses convictions et son amour de la patrie. Il fait le discernement entre l’exigence des principes et les fluctuations des desiderata, refuse de trahir son éducation de base incompatible avec des mœurs et pratiques contraires à l’éthique et à la morale.
En clair, El hadj Aboubacar Sidiki Camara est de l’école de la vertu et de l’exemplarité qui n’autorise pas la compromission ni la faiblesse. D’où le sentiment très partagé et flatteur pour lui qu’il est et demeure un homme bien et de bien, en toute circonstance, nonobstant toutes formes de considérations. Certes, il a ses détracteurs, ce n’est pas tout le monde qui lui veut du bien, mais, il reste tout de même une référence de choix dans le pays, malgré les caricatures, la persistance de la médisance et les procès d’intention de tous ordres.
De loin, le Général peut inspirer la crainte et paraître distant et inaccessible, mais, quand on a l’occasion de le rencontrer, la chance de le fréquenter, on se rend compte qu’il transpire l’humilité et fait profession de générosité et d’altruisme.
Exigeant, El hadj Aboubacar Sidiki Camara, a le mérite de tourner le dos aux travers qui minent la société guinéenne et freinent l’élan de développement et de progrès du pays à savoir: le mensonge, le clientelisme, la démagogie, les faux-semblants.
Différent, il est forcément incompris, parfois combattu comme tous ceux qui ne veulent pas se conformer au « système » et céder à ses vices. Si non, dans le fond, il a toutes les qualités requises d’un bon dirigeant et se comporte comme le commun des Guinéens, sans prétentions, ni arrogance.
Le formateur, rompu à la tâche, l’éducateur friand de savoir qu’il demeure saisit chaque occasion pour transmettre et véhiculer ce qu’il a appris, accumulé comme expérience aux siens sans conditions, ni contrepartie, seulement, par devoir et par scrupules. La tenue n’est pas une barrière, le grade n’est pas un épouvantail. Le Général Idi Amin n’admet pas de frontières ne se fixe pas de limites dans sa quête effrénée de connaissances, sa curiosité intellectuelle et scientifique inextinguible. C’est un officier qui allie le métier des armes à l’activité intellectuelle, qui a su s’intégrer dans la société grâce à son ouverture d’esprit et à sa capacité remarquable d’adaptation.
Est-ce besoin de faire un livre pour rendre justice à cet homme en rétablissant toute la vérité sur lui ?
Loin de toute propagande et basse flatterie, avec le Général idi Amin, on ne sait pas où commence et finit la légende, tant entre ce qu’il est et tel qu’on le présente parfois, il y a un énorme fossé. Le personnage intrigue, la personne reste à découvrir. Le temps est le second nom de Dieu.
Ousmane Barry.