Tunis (dpa) – Pour combattre la malnutrition infantile au Burkina Faso, Aminata Ouattara a mis sur pied une unité de transformation agroalimentaire de l’arachide, une légumineuse oléagineuse très riche en nutriments. Au Burkina, la malnutrition tue, chaque année, à peu près 26 000 enfants de moins de cinq ans, estime l’UNICEF. « Réduire au maximum le taux de malnutrition chez les enfants à partir de six mois et les femmes enceintes allaitantes au Burkina Faso et en Afrique est notre priorité absolue », assure Aminata dans un entretien accordé à la dpa.
L’entrepreneure fabrique toutes sortes de produits dérivés de l’arachide dont du beurre, de l’huile végétale, des biscuits, des pâtes et du couscous qu’elle commercialise via son entreprise « Dan Agro », basée à Ouagadougou. Active depuis 2022, l’entreprise compte plus d’une dizaine d’employés et dispose d’une capacité de production minimale d’une tonne par mois. « Dan Agro » distribue ses produits auprès d’une trentaine de supermarchés au Burkina Faso, dans quelques commerces de certains pays de la sous-région comme le Mali, le Sénégal et la Côte d’Ivoire. Par ailleurs, elle propose un service de vente directe qui a profité, jusque-là, à plus de 300 ménages.
Engagée en faveur de l’inclusion sociale des femmes en milieu rural, Aminata assure que lorsqu’elle a décidé de créer son entreprise il y a deux ans, elle avait pour objectif de valoriser les ressources locales, tout en aidant les femmes productrices d’arachide à écouler leurs produits. La trentenaire collabore aujourd’hui avec une vingtaine de femmes rurales vulnérables qui lui fournissent la matière première à ses produits. « Ces dernières ont dorénavant des revenus décents qui leur permettront de subvenir à leur besoin » se félicite la jeune femme qui détient un master en comptabilité et gestion financière.
Soucieuse du respect de l’environnement, Aminata travaille seulement avec les productrices adoptant des pratiques agricoles durables et qui n’utilisent ni engrais ni pesticides chimiques. D’ailleurs, elle projette prochainement de créer une coopérative de femmes productrices d’arachide biologique. D’autre part, elle veille à recycler les déchets issus de la transformation pour les vendre aux éleveurs afin d’en faire des bio-intrants.
Lauréate, en mai dernier, du prix Pierre Castel édition 2024, la Burkinabè se déclare aujourd’hui satisfaite de la rentabilité de son affaire. « La demande sur nos produits est de plus en plus croissante, et ce, malgré la concurrence. Nous sommes fiers de dire que nous arrivons à tirer notre épingle du jeu grâce à nos stratégies adoptées et notre modèle économique », se réjouit-elle. La jeune femme ambitionne d’accroître son chiffre d’affaires afin de pouvoir industrialiser son unité de transformation. L’objectif étant d’atteindre plus de 500 000 consommateurs.