L’article publié par Infosfraiches.com nécessite une clarification approfondie concernant la présence des Présidents africains, qu’ils soient élus ou en transition, lors des grandes rencontres internationales. Dans le cadre de la coopération internationale, particulièrement dans des événements majeurs comme le Forum sur la Coopération Sino-Africaine (FOCAC), l’essentiel réside dans la capacité des dirigeants à représenter leur pays et à défendre ses intérêts. C’est cette compétence qui prime sur des jugements subjectifs concernant leur légitimité.
La diplomatie internationale repose avant tout sur l’efficacité des négociations et sur la capacité d’un dirigeant à concrétiser des accords bénéfiques pour son peuple. Il est réducteur de critiquer systématiquement les dirigeants africains en transition sous prétexte qu’ils n’ont pas été élus. L’histoire récente offre de nombreux exemples de chefs d’État de transition qui, malgré les critiques, ont su représenter leur pays avec efficacité lors de grandes rencontres internationales.
Prenons, par exemple, la participation du président malien de transition, Assimi Goïta, à des événements internationaux où il a négocié des accords importants, malgré la situation politique interne du Mali. De même, au Burkina Faso, Ibrahim Traoré, président de la transition, a pris part à plusieurs rencontres clés, obtenant des partenariats économiques et sécuritaires pour son pays.
Le récent Sommet Russie-Afrique à Saint-Pétersbourg en 2023 illustre aussi la capacité des chefs d’État de transition à participer à des discussions cruciales sur des sujets de développement économique et de sécurité régionale. Ces dirigeants ont su conclure des accords pour l’acheminement de céréales, d’équipements militaires et d’autres ressources essentielles. La légitimité électorale, dans ces cas, a été éclipsée par les résultats tangibles obtenus pour leurs peuples.
Accuser les dirigeants africains de simplement profiter d’un « cliché familial » lors du FOCAC sans prendre en compte l’importance de leur présence est une vision trop simpliste. La participation à de telles rencontres représente une opportunité de négocier des partenariats bilatéraux, d’attirer des investissements, et de promouvoir des projets stratégiques pour leurs nations. Le développement de l’Afrique passe, en grande partie, par des forums où se nouent des accords économiques majeurs, et ce, peu importe que les présidents en exercice soient élus ou non.
Un exemple frappant de coopération réussie est le projet Simandou en Guinée, un des plus grands projets d’exploitation de minerai de fer au monde, soutenu par la Chine. Ce projet est le résultat direct d’une diplomatie active et pragmatique, qui a permis d’attirer des investissements chinois massifs en Guinée. Cette réussite montre que l’importance d’un dirigeant sur la scène internationale ne réside pas seulement dans sa légitimité électorale, mais dans sa capacité à obtenir des résultats concrets pour son pays.
De plus, des dirigeants en transition, comme au Tchad après la mort du président Idriss Déby, ont également été conviés à des rencontres internationales, telles que le Sommet de Paris sur le financement des économies africaines en 2021. Ces forums ont permis aux États en transition de sécuriser des aides financières cruciales et des partenariats stratégiques pour leur développement.
Il est donc erroné de réduire l’impact des chefs d’État africains en transition à leur statut non-élu, sans analyser en profondeur les bénéfices que leurs actions apportent à leurs pays. Ce n’est pas le rôle d’un journaliste de juger la légitimité d’un président en fonction, surtout lorsqu’il s’agit de relations internationales fondées sur des accords économiques concrets. La Chine, en tant que puissance mondiale, invite les dirigeants qu’elle estime aptes à représenter leur nation, qu’ils soient élus ou non.
Les critiques simplistes détournent l’attention des véritables enjeux liés à la coopération sino-africaine. Les présidents africains, élus ou en transition, doivent être jugés sur leurs actions diplomatiques et sur leur capacité à faire progresser leur pays, plutôt que sur leur statut politique interne. Il est impératif de reconnaître l’importance de ces rencontres internationales pour le développement du continent africain, et d’encourager les dirigeants à poursuivre leurs efforts pour le bien-être de leur peuple.
Alamina BALDE
Conseiller Diplomatique
C. Procédure Protocolaires