Dans un communiqué publié il y a quelques jours, le ministère de l’enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation a fixé la date d’ouverture des classes pour l’année scolaire 2024-2025 au 25 septembre prochain. Une date vivement critiquée par les parents d’élèves. Interrogé ce mercredi 11 septembre 2024, Ibrahima Sory, acteur de la société civile à Coyah estime que cette décision du gouvernement guinéen est une phase expérimentale qu’on doit observer.
« D’entrée de jeu, je vais dire merci au gouvernement d’avoir fixé cette date, c’est un idéal selon moi. Vous savez, quand on dit le 25 septembre, il y a d’abord des élèves qui sont en vacances dans les autres pays et qui ne sont pas rentrés. Cette date peut-être, c’est pour les motiver à revenir avant le 03 octobre. Aussi, c’est une manière de dire aux responsables d’établissements scolaires d’assainir et préparer l’ouverture dans un environnement sain. Mais je ne crois pas que les cours eux-mêmes vont reprendre à cette date, parce que dans les écoles privées même si c’est 5 jours qui ont été enseignés, ils seront payés. Et l’état n’a pas pris des précautions pour dire que même si les cours reprenaient, que les privés ne vont pas facturer ça. », estime Ibrahima Sory Diallo.
En parlant des violences en milieu scolaire, notre interlocuteur pointe du doigt les autorités guinéennes.
« L’État fournit un grand effort, mais il y a un grand besoin qui se manifeste », a-t-il dit.
Et il ajoute : « Il y a beaucoup d’établissements scolaires dans ce pays. » Cependant, l’État n’a pas établi de système de recrutement pour des enseignants compétents qui sont au courant du code de bonne conduite en milieu scolaire. Les écoles privées embauchent leur enseignant soit par affinité, soit en fonction de leurs ressources financières. Souvent, ce sont des individus qui ne sont pas familiers avec la pédagogie, aucun respect de l’éthique et de la déontologie professionnelle, ni du code civil guinéen. En règle générale, toutes les écoles doivent se conformer au code de bonne conduite, qui doit être révisé et adopté par des structures étatiques ou des cabinets qui se concentrent sur la protection des enfants. Malheureusement, chez nous, ici, ce n’est pas le cas. » regrette le jeune acteur de la société civile.
En outre, M. Diallo demande aux parents d’élèves de veiller à la sécurité et à la responsabilité des enfants pendant cette période hivernale.
« C’est d’être vigilants par rapport au changement climatique. C’est vraiment préoccupant de laisser les enfants pendant cette période de fortes pluies. Comme ce qui s’est produit chez nous à Coyah récemment à cause des fortes inondations. Ensuite, il est important de préparer les enfants pour l’ouverture en organisant des réunions de famille, en leur donnant des conseils sur le code de bonne conduite et en veillant surtout à leur éducation.», exhorte Ibrahima Sory Diallo, acteur de la société civile à Coyah.
Par Mariama Dalanda Bah