C’est un soulagement immense pour les personnes touchées par les déguerpissements de Kaporo rails de 1998 et de 2019. Le gouvernement de la Guinée a annoncé la restitution des titres fonciers à ces victimes qui attendaient justice depuis 26 ans pour certaines d’entre elles et 5 ans pour d’autres. Interrogé ce vendredi 13 septembre 2024 par notre rédaction, le coordinateur du collectif des victimes de Kaporo Rails, kipe 2 et Dimesse exprime un sentiment de gratitude envers le CNRD.
« C’est un sentiment de joie et de satisfaction qui anime l’ensemble des victimes de Kaporo Rails Kipe 2 et Dimesse de 1998 et 2019 à la suite de l’annonce de cette décision du président de la république qui a pensé à nous en écoutant nos cris de cœur et qui a décidé de nous recaser sur 200 ha du côté Wonkifong dans la préfecture de Coyah. Après 26 ans d’attente pour les premières et 5 ans pour les dernières victimes. », se réjouit Mamadou Samba Sow
Selon lui, une commission mixte serait mise en place pour finaliser le processus.
« Il est prévu après cette étape l’aménagement du site et l’ouverture de négociations à travers la création d’une commission mixte composée de services de l’État et des représentants des victimes. Cette commission travaillera sur les modalités d’indemnisations et la répartition du montant qui sera alloué à l’ensemble des victimes. », souligne le coordinateur.
Parlant de son regard sur la justice guinéenne, Mamadou Samba Sow tente de répondre avec un exemple palpable.
Dans le passé, nous avions montré toutes les preuves de la paternité des domaines et de nos droits de propriété sur ces lieux. Le tribunal de Dixinn avait apprécié cela, mais finalement nous a déboutés et condamnés au temps de l’ancien président déchu. Après l’arrivée du CNRD au pouvoir, nous avons poursuivi l’ancien ministre Ibrahima Kourouma et son secrétaire général pour abus d’autorité et destruction des biens privés. Malheureusement, le tribunal a jugé qu’il n’était pas compétent pour juger un ancien ministre. Mais il a plutôt condamné Mohamed Mama Camara à 5 ans de prison et au paiement de 4 milliards aux victimes au titre de dommages et intérêts. Même si le condamné est en fuite, nous constatons une évolution de la justice en Guinée. » conclut Samba Sow.
Par Mariama Dalanda Bah.