Souleymane Souza Konaté, conseiller en communication de Cellou Dalein Diallo et président de la commission communication de l’ANAD, a réagi vivement au communiqué final issu de la réunion des chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO, sur la situation en Guinée. Selon lui, ce communiqué ne reflète en rien les préoccupations profondes de la population guinéenne.
« Nous avons pris connaissance du communiqué final issu de la réunion des chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO, mais il nous paraît en décalage avec les préoccupations fondamentales de la majorité du peuple guinéen », a déclaré Souleymane Souza Konaté. Il a souligné que ce texte fait abstraction des aspirations légitimes du peuple guinéen à une démocratie plus forte, à la justice et à la dignité. Dans un contexte marqué par les abus continus de la junte au pouvoir, ces préoccupations sont de plus en plus criantes.
Konaté a également dénoncé la violence systématique exercée par le gouvernement militaire, qui persiste dans son désir de confisquer le pouvoir. « Cette junte persiste dans sa volonté de confisquer le pouvoir à travers la violence et la terreur : enlèvements, expéditions punitives et assassinats d’opposants lors des manifestations politiques », a-t-il précisé. En outre, les restrictions des libertés fondamentales, comme la fermeture des médias et le non-respect des engagements pour la transition, renforcent la perception de l’impasse politique actuelle.
Pour lui, l’attitude de la CEDEAO face à ces violations est inacceptable. « La léthargie et le laxisme des dirigeants de la CEDEAO face à ces réalités renforcent la frustration des Guinéens », a-t-il déploré. Il a insisté sur le fait que le non-respect des principes et des textes fondateurs de la CEDEAO constitue une menace sérieuse pour la stabilité régionale. « En tolérant de tels comportements, la CEDEAO risque d’encourager l’idée que l’accès au pouvoir ne passe plus par les urnes, avec des conséquences graves pour la démocratie et la paix dans la sous-région », a-t-il ajouté.
Malgré cette situation, Souleymane Souza Konaté a réaffirmé la détermination de l’opposition guinéenne à poursuivre la lutte pour la démocratie. « Cependant, nous, forces vives, membres de l’ANAD et de l’UFDG, n’attendons rien de quiconque pour mener ce combat. Il appartient au peuple guinéen de s’organiser et de se mobiliser contre cette tentative manifeste d’instaurer une nouvelle dictature dans notre pays », a-t-il martelé.
Par ailleurs, M. Konaté a rappelé que l’opposition guinéenne, depuis le 22 avril dernier, a fixé une date claire pour la fin de la transition : le 31 décembre 2024. « Pour nous, la transition prend fin le 31 décembre 2024. Si cette échéance n’est pas respectée, le CNRD perdra toute légitimité pour conduire la transition », a affirmé Konaté. Tout en insistant sur la nécessité de mettre en place une transition civile pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel.
Par Mariama Dalanda Bah