Les récentes déclarations du ministre Ousmane Gaoual Diallo, affirmant l’impossibilité d’organiser toutes les élections en 2025, suscitent des préoccupations majeures au sein de la population guinéenne ainsi que parmi les acteurs politiques et sociaux. La principale inquiétude réside dans la cohérence et la sincérité du processus de transition, qui semble vaciller sous l’effet de déclarations contradictoires.
Selon le ministre, des raisons techniques, notamment l’absence d’un fichier électoral fiable, justifient ce report. Cependant, cette affirmation est contestée par l’ANAD (Alliance Nationale pour l’Alternance et la Démocratie), qui rappelle qu’un fichier électoral a été élaboré avec l’assistance de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) et de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Ce fichier, déjà utilisé lors des scrutins précédents, pourrait être mis à jour en intégrant les nouveaux électeurs tout en éliminant ceux décédés.
L’ANAD souligne également que le Registre des Anciens Votants et Électeurs en Cours (RAVEC), bien qu’utile pour la modernisation de l’état civil, ne peut servir de base à un fichier électoral. Les manœuvres dilatoires en cours ne font qu’alimenter la méfiance populaire et compromettent l’avenir démocratique du pays. La Guinée, appartenant à tous ses citoyens, ne devrait pas être soumise à des intérêts personnels ni à des calculs politiques.
De plus, l’accent mis sur l’élection présidentielle au détriment des autres scrutins pose un risque sérieux pour l’équilibre des institutions. Concentrer le pouvoir entre les mains d’un seul homme nuit à la séparation des pouvoirs, un principe fondamental de toute démocratie. L’ANAD appelle à un consensus pour organiser des élections générales qui respectent l’équité et la transparence.
Cette situation alimente les craintes déjà exprimées par l’ANAD et les forces vives de Guinée concernant la transparence du processus électoral. À ce stade, il est essentiel que les autorités prennent conscience de l’urgence de la situation et agissent avec rigueur et sérieux. Les Guinéens méritent des représentants élus qui puissent agir en leur nom, et non des promesses creuses ou des tergiversations qui risquent d’aggraver une crise déjà profonde.
En conclusion, l’ANAD appelle à une mobilisation collective pour garantir que les élections se tiennent dans les délais impartis, assurant ainsi un avenir démocratique solide pour la Guinée.
Par Mariama Dalanda Bah