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Briser le mur des courtisans et libérer l’audace Politique en Afrique – En finir avec la promotion des Moutons de Panurge – Dr Dansa KOUROUMA à l’Honneur

Briser le mur des courtisans et libérer l’audace Politique en Afrique – En finir avec la promotion des Moutons de Panurge – Dr Dansa KOUROUMA à l’Honneur
Dans l’arène politique africaine, une image tenace s’impose : celle des proches collaborateurs des dirigeants, agissant en parfaits « moutons de Panurge ». Cette expression empruntée à Rabelais désigne ces suiveurs aveugles qui, par crainte ou opportunisme, se laissent entraîner collectivement vers l’abîme, incapables d’oser la moindre proposition novatrice susceptible de répondre aux aspirations populaires.
Ce phénomène gangrène les cercles du pouvoir sur tout le continent. Plutôt que d’être des leviers d’évolution, ces ministres, conseillers et fidèles préfèrent flatter le dirigeant, protéger leurs intérêts et entretenir un clientélisme ravageur. Ainsi, l’immobilisme politique prospère, et avec lui, les frustrations populaires.
Prenons l’exemple de la Guinée sous Alpha Condé 2010-2021. Son entourage était principalement constitué d’hommes plus préoccupés par la défense de leurs privilèges que par l’intérêt général. Lorsque le projet controversé de modification constitutionnelle émergea en 2019 pour permettre à Alpha Condé de briguer un troisième mandat, rares furent ceux qui osèrent alerter sur les risques d’instabilité politique. Au lieu de conseiller avec sincérité, ils se sont comportés en moutons de Panurge, cautionnant une dérive qui déboucha sur des violences meurtrières et une prise de responsabilité de l’armée en septembre 2021.
Un autre cas emblématique est celui du Zimbabwe sous Robert Mugabe. Pendant près de 40 ans, Mugabe a régné, entouré de collaborateurs aveuglés par leur loyauté intéressée. Même face à l’effondrement économique et aux souffrances de la population, ces dignitaires préféraient l’encenser que de tirer la sonnette d’alarme. Résultat : le pays a sombré, et il a fallu un coup de force militaire en 2017 pour clore ce chapitre de stagnation tragique.
Cependant, un souffle d’espoir émerge également sur le continent. La vision politique du Général Mamadi DOUMBOUYA, Président de la République de Guinée, incarne un exemple concret de rupture avec la logique des « moutons de Panurge ». Dès son arrivée au pouvoir en septembre 2021, il a affirmé avec force sa volonté de faire triompher la méritocratie sur le clientélisme, ouvrant les portes de l’appareil d’État aux jeunes, aux experts et aux figures de la société civile. La nomination de Dr Dansa KOUROUMA à la présidence du Conseil National de la Transition illustre parfaitement cette dynamique de renouveau. En procédant à une refonte en profondeur de l’administration, en confiant des postes stratégiques à des compétences issues de divers horizons, le Général Mamadi DOUMBOUYA a amorcé un changement structurel, visant à bâtir une gouvernance reposant sur la compétence, l’intégrité et l’intérêt général. Bien que cette politique courageuse se heurte à des résistances internes, elle suscite aujourd’hui l’attention et l’espoir de nombreux observateurs en Afrique.
Cet exemple guinéen, encore en construction, rappelle que la réussite d’un projet politique repose autant sur la vision d’un leader que sur la qualité de son entourage. Les dirigeants africains doivent comprendre que leur plus grande force ne réside pas dans une cour d’adulateurs, mais dans une équipe capable de leur dire la vérité et de formuler des propositions audacieuses, même si elles bousculent leurs certitudes.
Il est temps de rompre avec la logique des courtisans et des moutons de Panurge. La stabilité et le progrès de l’Afrique exigeront des cabinets et des cercles de décision peuplés de femmes et d’hommes compétents, audacieux, prêts à critiquer et à innover. Privilégiez la méritocratie sur le clientélisme. Ouvrez les portes aux jeunes, aux technocrates brillants, aux acteurs de la société civile. Encouragez la diversité des pensées au sein de vos cercles restreints.
Les défis économiques, sécuritaires et sociaux contemporains ne peuvent plus être affrontés avec des réflexes d’allégeance aveugle. L’Afrique de demain sera bâtie par des leaders visionnaires, épaulés par des équipes courageuses, capables de refuser la posture des moutons de Panurge, pour embrasser celle des bâtisseurs d’avenir.
Il est temps que les palais présidentiels deviennent des laboratoires d’idées et non des forteresses de la complaisance.
Alamina BALDE

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