La Compagnie de Bauxite de Kindia (CBK), filiale guinéenne du groupe russe Rusal, est paralysée depuis la nuit dernière. L’ensemble des employés a cessé le travail, réclamant l’application stricte de la nouvelle convention collective et exigeant le départ de leur directeur général, Gayaski.
Devant les locaux de la direction générale, les grévistes expriment leur colère : ils dénoncent des écarts de salaires importants et le non-respect de la convention collective. Récemment adoptée elle prévoit un salaire de base fixé à 8,5 millions de francs guinéens, mais selon les travailleurs, certains ne touchent actuellement que 2,3 à 2,6 millions GNF.
Le mouvement de grève s’étend à toutes les installations de la société, notamment le port minier, Simbaya et Débéle. Sur place, les travailleurs ne décolèrent pas. Makan Traoré, aide-conducteur de locomotive, témoigne au micro de RefletGuinée
« Nous protestons contre notre directeur Gayaski, qui refuse d’appliquer la convention collective. »
Les employés l’accusent d’être le principal obstacle à la mise en œuvre des réformes salariales promises.
« Tant que Gayaski est là, il n’y aura pas de reprise. Nous sommes prêts à travailler avec un autre directeur, mais pas avec lui », affirme Traoré.
Au-delà des revendications salariales, il déplore l’absence de reconnaissance de l’expertise des cheminots, conducteurs mécaniciens, bien que leur travail soit essentiel à la production.
« À la CBK, nos mécaniciens peuvent réparer une locomotive entière sur place, alors qu’à la CBG, il faut l’envoyer à l’usine. Et pourtant, certains touchent à peine 2,3 millions. Ce n’est pas normal. »
Autre source d’indignation : le manque de couverture médicale. « On a des preuves, des images de blessés qui n’ont pas été soignés », dénonce-t-il.
Aïssatou Dalanda Ly