Une manifestation estudiantine a dégénéré ce samedi à Siguiri, entraînant des échauffourées entre élèves et forces de l’ordre, et provoquant l’hospitalisation de cinq jeunes filles au centre hospitalier préfectoral. Selon le médecin légiste Abdoulaye Bachir Condé, aucun décès lié aux incidents n’a été enregistré.
Tout a commencé vers 11 heures du matin, alors que les autorités locales, dont le commandant de la gendarmerie, étaient en réunion. Des élèves, manifestant contre des décisions administratives, notamment l’interdiction de vendre du carburant en bidons, ont lancé des projectiles sur les gendarmes envoyés pour saisir des stocks illicites dans une station-service située près de l’école ODC.
« Les élèves ont commencé à jeter des projectiles sur les gendarmes. Ceux-ci ont répliqué avec des gaz lacrymogènes pour se défendre », a expliqué Dr Condé. « C’est à ce moment que la situation a dégénéré et que la ville a été perturbée par des éléments infiltrés. »
Au total, cinq jeunes filles, toutes élèves, ont été admises à l’hôpital préfectoral de Siguiri pour intoxication au gaz lacrymogène.
Dr Condé a précisé la nature des effets du gaz lacrymogène sur la santé : « Le gaz contient du chlorure d’acyle. En contact avec l’eau ou la sueur, il forme de l’acide chlorhydrique, ce qui provoque des brûlures et des difficultés respiratoires. » Il rassure toutefois que « toutes les victimes ont été soignées et sont déjà rentrées chez elles. »
Concernant les rumeurs de décès, il a tenu à clarifier : « Il n’y a eu aucun mort lié aux manifestations. La seule personne décédée aujourd’hui est une femme enceinte originaire de Brunefay, décédée sur la route vers l’hôpital. » Cette femme, Mme Ramatoulaye Diallo, 18 ans, serait probablement décédée des suites d’une anémie sévère, selon les premières constatations médicales.
Le calme semble être revenu à Siguiri, mais la situation reste tendue. Les autorités appellent à la retenue et à la vérification des faits avant toute diffusion d’information
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Aïssatou Dalanda Ly