Par Mamadou Alpha Sow – Conakry, le 20 octobre 2025
Quand la chaleur et le silence s’installent dans le temple des télécoms
Ce lundi à Kaloum, au siège d’Orange Guinée, les clients n’étaient plus des abonnés venus chercher un service : ils étaient des survivants d’une salle d’attente devenue étuve.
Sans climatisation, sans réseau, sans explication, l’attente s’est transformée en supplice. Des dizaines de personnes entassées, suant à grosses gouttes, tentaient de se ventiler avec des pièces d’identité, des cartes d’électeurs ou des passeports. Les bébés pleuraient, les parents suffoquaient.
« On a l’impression d’être oubliés, abandonnés dans une fournaise », confie une cliente, le visage ruisselant de sueur.
« Orange nous parle d’innovation, mais ici, c’est la chaleur et la lenteur qui innovent », lance un autre avec amertume.
Un malaise révélateur
Ce spectacle choquant dans le siège d’un opérateur aussi puissant en dit long.
Comment expliquer qu’au cœur de Conakry, une entreprise de cette envergure laisse ses clients dans des conditions aussi indignes ?
Le contraste est flagrant entre l’image de modernité qu’Orange Guinée cultive et la réalité que vivent ses usagers : un réseau instable, un accueil étouffant, une communication absente.
Les clients ne demandent pas des miracles. Ils réclament simplement de l’air, de la considération et un service à la hauteur des promesses publicitaires.
Orange doit écouter avant qu’il ne soit trop tard
Ce qui s’est passé à Kaloum n’est pas un simple incident. C’est le symptôme d’un désintérêt grandissant pour la qualité de service.
Orange Guinée, leader du marché, doit se souvenir que sa force vient de ses clients — ceux-là mêmes qui, aujourd’hui, suffoquent dans ses locaux.
Il est urgent d’agir : réparer les climatiseurs, restaurer le réseau, et surtout, rétablir le respect.
Car à force d’étouffer la voix de ses clients, même le plus puissant des opérateurs risque un jour de perdre la sienne.