Alors que la majorité des Français n’y était pas favorables il y a cinq ans, une nouvelle enquête d’opinion montre que les opinions ont bien évolué sur le sujet.
Est-ce que fumer un joint en pleine rue, en terrasse ou sur la plage sera bientôt une banale activité du quotidien ? Les Français n’y sont en tous cas plus opposés !
Selon un sondage Ifop pour CBD-Grams révélé dans Le Parisien, 51% des Français sont favorables à la dépénalisation du cannabis. C’est 8 points de plus qu’en 2017 et deux fois plus que le premier sondage réalisé sur le sujet en 1977 (27%). Une majorité des personnes interrogées (67%) sont même pour la légalisation de la vente du cannabis sous le contrôle de l’Etat, un moyen selon eux de « reprendre le contrôle » face aux trafiquants et de mieux protéger la santé des consommateurs.
La dépénalisation, ce n’est pas pour tout de suite
Même si les chiffres montrent que la réflection des Français sur cette drogue douce a bien évolué depuis 45 ans, il est peu probable qu’un changement de législation ait lieu sans le mandat d’Emmanuel Macron. Le président s’est déjà prononcé contre la dépénalisation et son ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, est en guerre contre le cannabis qu’il considère comme une drogue dure et le qualifie même de « merde » pour le corps.
Toujours d’après cette enquête de l’Ifop, une large majorité des personnes interrogées s’accorde pour dire que les différentes politiques de lutte contre la drogue sont inefficaces, aussi bien sur les risques de santé (à 78 %) que sur la répression des trafics (84 %). Une opinion qui corrobore les résultats d’un rapport parlementaire datant de mai dernier et qui constate « l’échec » des politiques publiques sur le sujet.
Une dépénalisation qui ne fait pas l’unanimité
Des voix s’élèvent contre cette dépénalisation du cannabis. Des élus tiennent à rappeler que le cannabis n’est pas un « produit gentil« . Le professeur de toxicologie Jean-Claude Alvarez estime que « c’est une drogue dangereuse qui multiplie par deux le risque d’accident si vous conduisez, provoque des problèmes cardiaques et favorise la schizophrénie« . De l’autre côté du spectre, l’addictologue Michel Hautefeuille se prononce en faveur de cette allégement de la législation.
« Une douzaine d’Etats américains l’ont fait et non seulement cela n’a pas provoqué un tsunami de consommation de cannabis comme certains le prédisaient, mais le cannabis vendu et contrôlé par les pouvoirs publics est de bien meilleure qualité. Vous ne vous retrouvez pas à fumer des produits qui contiennent tout et n’importe quoi, comme des mélanges de pneu et de henné. »