Ceux qui nous appellent au dialogue ont vraiment du talent. Pourquoi dialoguer encore avec Alpha Condé? Est-il digne de confiance à leurs yeux?
Au préalable, nous devons nous mettre d’accord sur le fait qu’il est un putschiste qui a confisqué le pouvoir en violation de la Constitution de la République. Est-il acceptable politiquement et moralement qu’il s’impose au pays par la violence meurtrière ? A quoi servent nos lois pour le vote desquelles nous dépensons des milliards, si elles ne sont pas respectées ? Quelle est l’utilité de toute cette architecture institutionnelle, si c’est la volonté d’un seul qui prime sur le droit?
Après la proclamation de notre indépendance le 2 octobre 1958, ce sont les membres de l’assemblée territoriale qui ont adopté le 10 novembre 1958 la Constitution de notre pays. Ils l’ont fait en notre nom en toute liberté, sans aucune contrainte de la France ou d’une autre puissance étrangère. Maintenant, le fait de violer les dispositions de cette Constitution et les lois de la République, c’est enfreindre le sacro-saint principe qui fonde notre civilisation africaine : le respect de la parole donnée.
Pourtant, c’est ce que font en toute impunité nos dirigeants depuis 1958.
Dans ces conditions, pour avoir violer sa parole donnée, Alpha Condé ne mérite plus de diriger notre pays. On ne doit plus dialoguer avec lui, bien au contraire, nous devons le combattre jusqu’à ce qu’il quitte le pouvoir.
Dialoguer avec Alpha Condé, c’est accepter le fait que n’importe qui peut fouler au pieds nos lois pour conquérir ou se maintenir au pouvoir.
Refuser de dialoguer avec lui et le combattre, c’est démontrer notre attachement à nos valeurs ancestrales qui rejettent toute personne qui ne respecte pas sa parole donnée.
Nous sommes donc libres d’utiliser tous les moyens pour faire respecter nos droits. C’est l’enjeu majeur de notre lutte.
Les acteurs de ce changement doivent avoir nécessairement des convictions fortes. Aucun argument ne justifie l’arbitraire, le mépris de nos droits naturels.
L’Afrique doit se battre pour ses valeurs, se faire respecter par ses propres dirigeants. Comment peut-on nous accommoder de dirigeants qui n’ont aucun respect pour nos lois? Balayons d’abord devant notre porte au lieu de gaspiller notre énergie contre des puissances occidentales qui profitent de la défaillance de notre système politique. Nos pires oppresseurs sont nos dirigeants.
Par Alpha Saliou Wann